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Déchets : Nouveau système, nouveau départ

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 28 septembre 2021

Un nouveau système de collecte et de recyclage des ordures a été lancé au Caire le 7 septembre en partenariat avec le secteur privé. Objectif : remédier à ce problème chronique et maximiser les revenus du recyclage.

Déchets  : Nouveau système, nouveau départ

Des éboueurs en nouvel uniforme, des camions de collecte d’ordures neufs, de grandes poubelles dans les rues et des dizaines de paniers accrochés aux poteaux dans les ruelles. Depuis le 7 septembre, dans 18 quartiers du Caire, l’application du nouveau système de gestion d’ordures a commencé. Le nouveau système de collecte d’ordures devra ensuite être généralisé à l’ensemble du pays d’ici à la fin 2023. Un budget de 12 milliards de L.E. lui a été consacré, dont 2,9 milliards ont été dépensés dans les deux premières phases du projet, comme a indiqué le ministre du Développement local, le général Mahmoud Chaarawi. Les frais des services de nettoyage qu’assumeront les citoyens iront de 2 à 40 L.E., selon la consommation de l’électricité.

Dans une première phase, deux entreprises privées égyptiennes (Enviro-Master et Ertekaa) ont été chargées des travaux de nettoyage, de collecte d’ordures et de leur transport dans les régions est et ouest du Caire, sous la supervision des instances concernées. Quant aux régions nord et sud, c’est l’Autorité de la propreté du Caire qui sera en charge. « Avec l’application du nouveau système, la moindre faute ne sera pas tolérée, surtout que le gouvernement a présenté toutes les facilités nécessaires pour garantir la réussite de ce système qui devra marquer un changement radical », a souligné le gouverneur du Caire, Khaled Abdel-Al.

Trois axes

Mais en quoi consiste ce nouveau système et comment sera-t-il en mesure de remédier aux défaillances des anciens? Selon Khaled Al-Qassem, porte-parole du ministère du Développement local, c’est un système intégral portant sur trois axes: le partenariat avec le secteur privé, la modernisation des infrastructures et des équipements et l’évolution du système du recyclage. Ainsi, depuis mi-2019, les travaux au niveau de la modernisation des infrastructures et des équipements avaient commencé avec la création de 9 stations intermédiaires mobiles, 9 stations intermédiaires fixes, ainsi que 5 cellules d’enfouissement des déchets dangereux et non recyclables, conformes aux critères environnementaux et sanitaires. D’autres stations et cellules d’enfouissement en préparation seront livrées fin octobre. Plus de 45 millions de tonnes de déchets ont été éliminés au cours de l’année dernière, en plus de 500000 tonnes dépouillées à partir de 39 sites d’accumulation datant depuis des décennies, selon le ministère.

Concernant le recyclage, un plan de modernisation des usines est en cours d’exécution dans le but d’augmenter leur productivité et de profiter des déchets organiques qui représentaient un véritable problème aux anciens systèmes, et ce, en créant des usines pour les transformer en des engrais agricoles et des sources d’énergie alternatives.

Ayman Moharram, directeur général de la société Ertekaa, responsable de la région ouest du Caire, se félicite du nouveau partenariat avec le gouvernement et le juge prometteur, surtout que tous les détails ont été inclus dans le contrat, ce qui évite tout problème. Il explique que la région où travaille sa société comprend 9 grands quartiers, renfermant 12 000 magasins et 360000 logements et produisant quotidiennement 2600 tonnes d’ordures. La société sera en charge de fournir tous les équipements nécessaires pour le nettoyage des rues. « Nous allons collecter les ordures des domiciles, magasins, centres commerciaux et marchés à travers des chariots, pour les transporter aux stations intermédiaires et ensuite les décharger aux dépôts de tri. Nous nous occupons également du nettoyage des rues sur trois shifts par jour, pour garantir le maintien de la rue propre 24h/24. Tous les chiffonniers, chauffeurs et employés sont entraînés pour accomplir parfaitement leurs missions », détaille Moharram, avouant qu’il s’agit d’une tâche ardue vu que la région ouest est surpeuplée. « Pour assurer le contrôle sur le travail accompli, tous les camions de collecte sont munis d’un appareil GPS pour vérifier qu’ils ont passé au temps précis dans tous les quartiers et des superviseurs des instances concernées passeront dans les rues chaque jour pour vérifier le travail des éboueurs », ajoute-t-il, faisant savoir qu’un rapport mensuel sur la performance des deux sociétés sera présenté aux ministères concernés et dont dépendra la poursuite de leurs contrats.

Pour sa part, le député Mohamad Al-Fayoumi, de la commission des municipalités, estime que le recours à des sociétés égyptiennes privées sera la solution idéale au problème chronique d’accumulation des ordures. « Malgré la grande expérience et les capacités financières et technologiques des sociétés étrangères, leur expérience en Egypte a échoué pour plusieurs raisons, dont en tête leur refus de collecter les déchets organiques alors qu’elles collectaient les déchets solides qui leur étaient certes plus rentables. C’est pourquoi, sous le nouveau système qui envisage de créer des usines pour les déchets organiques, ce problème sera complètement résolu. D’ailleurs, les contrats conclus avec les sociétés locales privées garantissent une répartition équitable des responsabilités et des revenus. Ce qui sera en faveur de toutes les parties et évitera les conflits d’intérêts », dit-il. En revanche, ajoute-t-il, pour garantir la réussite de ce nouveau système et maintenir le contrôle sur son application, il est nécessaire d’imposer des amendes contre tout citoyen s’abstenant de payer les frais de ces services. « Il faut surtout écarter tout responsable ou toute entreprise qui n’accomplit pas son rôle avec perfection pour ne pas gaspiller tous les efforts et toutes les sommes consacrées au nouveau système », conclut Al-Fayoumi.

Quelques chiffres

15 000 : Nombre d’emplois créés.

De 2 à 40 L.E. : Frais imposés aux citoyens en fonction de la consommation d’électricité.

16 000 tonnes : Quantité des déchets produits chaque jour au Caire.

45 millions de tonnes : Quantité des déchets éliminés l’année dernière.

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