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Universités intelligentes, une nouvelle vision d’avenir

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 31 août 2021

L’inauguration, cette année, de plusieurs facultés spécialisées en informatique et en intelligence artificielle vise à lier l’enseignement aux besoins du marché du travail. Explications.

L’admission des nouveaux bacheliers de la promotion 2020-2021 a démarré. Cette année, de nouvelles universités publiques et privées ouvrent leurs portes comme l’Université Misr pour l’informatique, ainsi que plusieurs facultés spécialisées en intelligence artificielle. L’objectif est de préparer les jeunes diplômés aux besoins du marché du travail. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Khaled Abdel-Ghaffar, a déclaré que l’un des principaux axes de la stratégie du ministère est de « créer de nouvelles universités à même d’améliorer la qualité de l’enseignement en recourant à des cadres spécialisés en partenariat avec des universités internationales réputées, offrant aux jeunes un double diplôme leur permettant d’être compétitifs sur le marché du travail régional et international ». Ainsi, cette année, l’Université Misr pour l’informatique ouvre ses portes à la Nouvelle Capitale administrative, première du genre au Moyen-Orient et en Afrique. Cette université spécialisée dans les télécommunications et les technologies de l’information a été créée par le ministère des Télécommunications et des Technologies de l’information. L’université vise à former des cadres spécialisés dans les domaines des télécommunications et des technologies de l’information, des domaines qui vont de pair avec le développement et qui connaissent un grand essor au niveau mondial. A travers un partenariat avec l’Université américaine Purdue University, West Lafayette (PWL), la nouvelle université informatique décerne des doubles diplômes aux étudiants leur permettant de passer leur dernière année d’études à l’étranger.

Pour sa part, l’Etat a ouvert de nouvelles facultés spécialisées dans l’intelligence artificielle. Cette filière connaît depuis son lancement, en 2020 à l’Université de Kafr Al-Cheikh, une large demande de la part des étudiants. Aujourd’hui, l’Egypte compte dans ses universités 17 facultés et sections d’intelligence artificielle. D’ailleurs, le ministère de l’Enseignement supérieur a introduit ces dernières années plusieurs nouvelles spécialisations dans les universités, notamment le génie nucléaire, la biophysique, la cybernétique, la nanotechnologie, le génie biomédical et autres. Ces spécialisations ont témoigné d’une grande affluence de la part des étudiants.

Réforme de fond en comble

Cette réforme vise à changer de fond en comble l’enseignement supérieur, comme l’affirme Hassan Chéhata, professeur de programmes éducatifs à l’Université de Aïn-Chams. Il explique : « L’avenir se trouve dans l’intelligence artificielle et la numérisation. L’Etat a placé la quatrième révolution industrielle au premier rang de ses priorités, ce qui s’est clairement reflété sur sa politique en matière d’enseignement universitaire. En l’espace de deux ans seulement, des dizaines de nouvelles filières ont fait leur apparition. La carte universitaire traditionnelle a complètement changé. Aujourd’hui, pas un seul diplômé n’est menacé par le chômage, mais au contraire, ces filières vont combler les besoins du marché du travail pas seulement en Egypte mais aussi à l’étranger », explique-t-il. Et d’ajouter : « Toutes les nouvelles universités ont été créées sur des bases intelligentes et en partenariat avec de grandes universités internationales. Des cadres spécialisés se chargent de l’enseignement selon les critères internationaux modernes et présentent aux étudiants des programmes d’études mondiaux ». Ces nouvelles filières créeront, selon les spécialistes, une révolution éducative dont les échos seront ressentis au cours des prochaines années, surtout que le marché du travail connaît d’importantes mutations comme l’indique le professeur à l’Université de Aïn-Chams, Tamer Chawqi. « L’intelligence artificielle a entraîné des changements importants dans les métiers du futur. Selon les estimations, près de 5 millions d’emplois disparaîtront, et en parallèle, quelque 133 millions de nouveaux emplois émergeront dans les domaines de l’intelligence artificielle, des technologies de l’information, de l’analyse des données et des nouvelles technologies. Cela nécessite donc une bonne préparation des jeunes afin de leur donner les outils leur permettant de faire face à cette évolution », explique l’expert. Il cite parmi les futurs métiers, la programmation, la gestion des réseaux, la sécurité de l’information, la planification et l’analyse des données et autres.

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