Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu, dimanche 20 juin au Caire, la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangouch, en présence du ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et du chef du service des renseignements généraux, le général Abbas Kamel. Lors de la rencontre, le président Sissi a renouvelé « son plein soutien au Conseil présidentiel libyen et au Gouvernement d’unité nationale (GNU) dans le rétablissement de la sécurité et la stabilité libyennes et l’organisation d’élections générales en décembre prochain comme prévu », a reporté le communiqué de la présidence. Le président a décrit l’élection comme une « étape principale sur la voie d’un règlement politique de la crise libyenne, permettant au peuple libyen de décider librement de son avenir », soulignant la position constante de l’Egypte basée sur la préservation de l’unité des territoires libyens et le rejet de l’ingérence étrangère. De son côté, la ministre libyenne a loué le soutien de l’Egypte dans le règlement de la crise libyenne sur tous les volets politique, militaire et économique, ainsi que son soutien à la Libye dans cette phase de transition.
Quelques jours auparavant, jeudi 17 juin, le président Sissi avait dépêché en Libye le chef du service des renseignements généraux, le général Abbas Kamel. Ce dernier a été accueilli à Tripoli par le premier ministre du nouveau Gouvernement d’union nationale, Abdel-Hamid Dbeibah, et a rencontré Mohamed Al-Menfi, président du Conseil présidentiel, à qui il a affirmé la poursuite des efforts de l’Egypte destinés à soutenir la stabilité de la Libye. Les entretiens tenus, au siège du Conseil des ministres à Tripoli, entre Abbas et Dbeibah ont porté sur les derniers développements sur les scènes libyenne et régionale, ainsi que sur les moyens de renforcer les relations bilatérales. Lors de la rencontre, Abbas a exprimé au chef du gouvernement libyen l’appréciation et le soutien du président Sissi aux efforts du gouvernement et du peuple libyens destinés à « surmonter la phase critique que traverse actuellement la Libye ». Les deux hommes ont aussi discuté de l’activation du comité technique mixte entre la Libye et l’Egypte et du renforcement de la coopération dans tous les domaines. A cet égard, le premier ministre libyen a exprimé l’aspiration de son pays à promouvoir le niveau de coopération avec l’Egypte « de manière à refléter la hauteur des relations historiques entre les deux pays ».
Le général Kamel s’est ensuite rendu à Benghazi où il a rencontré le commandant général de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, et lui a transmis un message du président Sissi, louant « les efforts et les sacrifices de l’armée libyenne pour parvenir à la stabilité et lutter contre le terrorisme ». Dans son message, le président Sissi a souligné que l’institution militaire libyenne aurait « un rôle-clé pour protéger les intérêts du peuple libyen et sécuriser les prochaines échéances électorales, dont la première devrait avoir lieu en décembre prochain ». Pour sa part, le maréchal Haftar a exprimé « sa profonde appréciation à l’intérêt qu’accorde le président Sissi à la Libye, ainsi qu’au rôle primordial que joue l’Egypte pour y rétablir la stabilité ».
Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’intérêt accordé par l’Egypte au processus politique en cours en Libye, comme l’indique le diplomate Mohamad Abdel-Hakam, ancien assistant du ministre des Affaires étrangères. « Elle intervient aussi à un timing important : la Conférence de Berlin 2 doit se tenir ce mercredi 23 juin pour discuter du retrait des forces turques et des mercenaires, ainsi que de l’unification de l’armée. Des mesures jugées nécessaires pour paver la route aux prochaines élections. Dans ce contexte, Le Caire appelle à l’arrêt des ingérences étrangères en Libye, au retrait des milices, à l’unification et au renforcement de l’institution militaire, ainsi qu’à la promotion d’une réconciliation interlibyenne, et ce, pour éviter tout dérapage du processus politique », explique le diplomate, qui estime que les efforts incessants du Caire ont largement contribué à ce que la Libye est arrivée à ce stade après des années de conflit. « L’Egypte aura un rôle important en Libye en ce qui concerne la stabilisation de la situation politique et sécuritaire, la lutte conjointe contre le terrorisme et la contribution à la reconstruction de la Libye », ajoute Abdel-Hakam, notant que le dossier libyen reste une priorité sur l’agenda de l’Egypte, dont la sécurité nationale relève aussi de celle de la Libye.
Lien court: