Al-Ahram Hebdo : La commission des droits de l’homme au parlement était réunie la semaine dernière avec les membres du comité chargé d’élaborer une stratégie nationale des droits de l’homme. Sur quoi portait cette réunion ?
Essam Chiha : Cette rencontre était consacrée à l’examen des étapes en cours pour élaborer une stratégie nationale des droits de l’homme comme réclamé par le président Sissi. Les grandes lignes de cette stratégie ont été abordées. A cette occasion, j’ai proposé deux choses importantes. La première est l’inclusion de la Charte universelle des droits de l’homme à cette stratégie, ainsi que les verdicts relatifs aux droits de l’homme émis par la Cour administrative suprême, la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation. La deuxième chose est la création d’une commission de non-discrimination comme recommandé par la Constitution de 2014. Cette stratégie nationale devrait voir le jour dans quelques mois, ce sera une avancée sans précédent dans le domaine des droits de l’homme en Egypte.
— Pouvez-vous nous donner plus de détails à propos de cette stratégie ?
— Elle couvre tous les domaines des droits de l’homme dont les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle accorde un intérêt particulier aux droits des femmes, des enfants, des personnes handicapées, des jeunes et des personnes âgées, ainsi qu’à l’éducation. A titre d’exemple, il faut réformer le code des procédures pénales de façon à trouver des alternatives à la détention provisoire comme l’engagement de ne pas quitter le pays. Concernant les droits de la femme, il y a une nécessité de promulguer des législations qui incriminent le harcèlement et les violences faites aux femmes. La stratégie défend aussi la liberté de culte et limite l’application de la peine de mort et des peines liberticides en envisageant le paiement d’amendes comme alternative à la prison. Dans son ensemble, cette stratégie tente de remédier à la plupart des failles critiquées par l’Occident concernant la situation des droits de l’homme en Egypte.
— Cette stratégie répond-elle donc aux critiques à l’étranger ?
— En partie, oui. Il faut toutefois savoir que l’élaboration de cette stratégie ne vise pas uniquement à répondre aux critiques à l’étranger. Elle émane d’une volonté sincère de l’Etat et des organisations des droits de l’homme de garantir les droits des citoyens. L’Egypte a déployé d’énormes efforts en matière des droits humains. Elle a assuré une vie digne au citoyen à travers de multiples initiatives dans le domaine du logement, de la santé, de l’éducation et autres. D’où l’importance d’appeler à un dialogue communautaire incluant toutes les organisations et parties concernées par ce sujet. La stratégie nationale des droits de l’homme adopte une approche globale des droits et des libertés fondamentaux. Cette initiative reflète une réelle volonté de l’Etat d’améliorer les droits de l’homme dans tous les domaineS.
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