Pour sa première visite en Egypte, du 23 au 26 mars, le président burundais, Evart Ndayishimiye, s'est entretenu, mercredi, avec le président Abdel-Fattah Al-Sissi des relations bilatérales et du barrage éthiopien de la Renaissance. Plusieurs protocoles de coopération ont été signés, notamment dans les domaines de la gestion des ressources en eau au Burundi. Une exemption mutuelle de visa a été décidée pour les citoyens des deux pays titulaires de passeports officiels. D’autres accords ont trait aux médias, à l’éducation, au tourisme et à la culture.
Lors d’une conférence de presse conjointe, le président Sissi a déclaré que les entretiens reflétaient « la convergence de vues entre les deux pays sur l’ensemble des questions », soulignant la détermination de l’Egypte à renforcer sa coopération stratégique avec le Burundi dans les domaines économique, commercial, sécuritaire et militaire. « J’attends avec impatience une coopération plus étroite entre nos deux pays qui répond aux intérêts communs comme à ceux du continent africain », a dit le président Sissi, soulignant l’engagement de l’Egypte à soutenir le processus de développement au Burundi et à maximiser les investissements des entreprises égyptiennes spécialisées au Burundi. De son côté, le président Ndayishimiye a exprimé la volonté de son pays de développer ses relations économiques et commerciales avec l’Egypte à la lumière de l’ambitieux programme de développement que le Burundi cherche à mettre en oeuvre. Au niveau politique, il a salué le rôle axial de l’Egypte dans la région pour préserver la paix et la sécurité, et a loué les positions de l’Egypte visant à stabiliser la région des Grands Lacs, l’Afrique de l’Est et le bassin du Nil, ainsi que son soutien à l’unité du Burundi.
L’eau, une question existentielle
Les deux dirigeants ont discuté des derniers développements du dossier du barrage de la Renaissance. Le président Sissi a souligné que « l’eau est pour l’Egypte une question existentielle, d’où la nécessité de conclure un accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance ». Et d’ajouter : « L’accord devrait être conclu loin de toute approche unilatérale visant à imposer le fait accompli ». Le président Sissi a indiqué que la vision de l’Egypte est de faire du Nil une source de coopération et de développement, et une artère de vie pour tous les peuples du bassin du Nil.
Selon le diplomate Mohamad Hégazi, spécialiste des affaires africaines, la visite transmet plusieurs messages au cours de cette période où l’Egypte oeuvre à renforcer ses relations avec les pays du bassin du Nil. « Cette visite, qui intervient quelques semaines après celle du président de la Guinée-Bissau, montre que l’Egypte a réussi à former une alliance africaine soutenant ses positions sur le dossier du barrage éthiopien. D’où l’importance de maintenir de bons rapports avec les pays du bassin du Nil avec lesquels l’Egypte coordonne sur le partage de l’eau du fleuve », affirme Hégazi, indiquant que Le Caire prend des mesures concrètes pour atteindre ses objectifs au niveau africain.
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