
La visite du président Sissi a donné une lueur d'espoir aux habitants de Ezbet Al-Haggana.
Comme dans tous les autres bidonvilles et zones informelles du pays, le quotidien à Ezbet Al-Haggana n’est pas des plus faciles (voir reportage). Heureusement, cette triste réalité va prochainement changer, grâce à un plan de réaménagement qui s’inscrit dans le cadre d’un plan national plus large visant le réaménagement de 1 200 zones non planifiées dans 220 villes jusqu’en 2030 avec la participation de plusieurs ministères et avec un budget de 318 milliards de L.E. Une lueur d’espoir a été ressentie par les habitants de Haggana, suite à la visite du président Abdel-Fattah Al-Sissi, qui s’est rendu dans ce quartier le 7 février, accompagné du premier ministre Moustapha Madbouli, et d’un certain nombre de ministres. L’objectif de cette visite, comme l’a déclaré le président lors de sa tournée d’inspection, est de partager avec les gens leurs problèmes, pour ne pas se contenter d’en parler de façon théorique. « Nous devons assurer les besoins des gens et mettre à leur disposition des logements adéquats avec leurs capacités économiques. Si la valeur des loyers dans cette région varie entre 800 et 1 000 L.E., on doit leur procurer des unités à versements ne dépassant pas ces limites », a affirmé le président, critiquant l’état dans lequel se trouve ce quartier dont les rues ne permettent pas le passage d’une ambulance ou d’un fourgon d’incendie en cas de besoin.
Deux plans parallèles
Le porte-parole du Conseil des ministres, le conseiller Nader Saad, a indiqué que, vu la densité de la population dans cette zone, il est impossible d’évacuer tous les habitants du quartier à une autre zone, surtout que Haggana n’est pas classé parmi les quartiers à hauts risques. « L’Etat agira parallèlement sur deux plans. Le premier est la construction de grands axes routiers pour assurer la fluidité de la circulation dans cette zone de manière à pouvoir agir en cas d’incendie ou autres. L’installation de ces axes nécessitera la démolition de certains bâtiments dont les propriétaires seront indemnisés par d’autres logements équipés », dit-il. Ces axes routiers, dont le plus important est l’axe Al-Wafä wal Amal, qui va relier Madinet Nasr à la route d’Al-Suez et à la route périphérique, vont aussi faciliter le transport dans cette zone, et les travaux sont déjà en cours.
Le second plan consiste à améliorer le niveau de vie des habitants via des services sociaux, sanitaires et éducatifs. Il est aussi prévu d’améliorer les réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement, de mettre en place un arrêt pour les différents moyens de transport public, la construction de deux écoles renfermant tous les cycles scolaires, la création de deux boulangeries, la construction d’un centre sportif de 5 étages pour les jeunes, l’installation d’un commissariat de police et d’une unité de pompier. Un jardin sera également implanté à l’entrée du quartier.
Ihab Al-Hefni, coordonnateur général du Fonds de réaménagement des zones informelles au Conseil des ministres, explique que des études approfondies sur le terrain seront effectuées par tous les ministères concernés. « Une délégation du Conseil des ministres se rend quotidiennement à Ezbet Al-Haggana pour présenter des rapports détaillés de l’état des lieux et des mesures à prendre. Même si cette zone est classée comme non dangereuse, certaines de ses rues le sont », explique Al-Hefni. Il ajoute que les travaux commenceront en fonction des priorités, à savoir l’enterrement des câbles de haute tension, qui peuvent causer une leucémie, le renouvellement de l’infrastructure et la levée de sa capacité de manière à couvrir le nombre d’habitants qui s’en servent.
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