
Les patients apprennent à s’apprivoiser avec ce médecin hors du commun.(Photo : Reuters)
Cira-3 prend la température, effectue une radiographie, désinfecte une pièce, le tout piloté à distance. Fabriqué par un jeune ingénieur, Mahmoud El-Komy, qui a étudié la mécatronique (discipline alliant la mécanique, l’électronique) à l’université de Tanta, ce robot fait actuellement ses preuves dans un hôpital de la même ville.
En ce moment où s’annonce une deuxième vague de coronavirus, Cira-3 a l’avantage de protéger le personnel médical de la contagion, mais aussi d’économiser le coût du matériel de protection nécessaire pour les soignants en limitant leur contact direct avec les patients.
Grâce notamment à sa capacité d’identifier les porteurs du virus, d’administrer un test PCR ou, placé à l’entrée d’un établissement public, de reconnaître ceux qui ne portent pas de masque et leur barrer le passage d’un geste du bras, ce robot multitâche peut se rendre utile depuis l’entrée d’un établissement et jusqu’aux soins intensifs.
Mais il ne faut pas se méprendre : « Ce robot n’a pas été conçu uniquement pour le Covid-19, c’est un robot destiné aux soins médicaux en général, mais que la pandémie a rendu d’autant plus utile », souligne El-Komy.
Décrivant l’ambiance créée par la présence de Cira-3 dans les locaux de l’hôpital, l’ingénieur rapporte que les médecins et les soignants sont « émerveillés », alors que pour les patients, la réaction est différente d’une personne à l’autre.
« La plupart n’ont pas de problème avec lui, alors que j’ai pris en compte le côté psychologique des patients en donnant au robot une forme humaine pour rendre l’approche plus familière », explique-t-il.
Accompagné par une équipe de médecins volontaires dans son projet autofinancé, il dit avoir investi la somme de 180 000 L.E. pour en arriver là.
Mais Mahmoud El-Komy veut aller encore plus loin. Il travaille actuellement sur une nouvelle version pour le dépistage précoce de diverses pathologies.
Grâce à une base de données collectée auprès d’une cinquantaine de patients pour chaque maladie, le robot, en se basant sur l’historique, les tests du patient et les symptômes caractéristiques de la pathologie, sera capable par un jeu d’algorithmes de diagnostiquer la maladie en question et, pourquoi pas, prescrire une ordonnance.
Sans l’aide d’un médecin ? Le jeune ingénieur a une confiance quasi-absolue en l’intelligence artificielle, et sans doute en la sienne. « Un médecin spécialiste qui a derrière lui des années d’expérience aura vu au bout du compte un nombre limité de patients alors que le prochain robot (qui sera baptisé Cira-4) aura sous sa disposition les données d’un nombre beaucoup plus grand de cas et choisira en un rien de temps parmi les probabilités. Ce sera une invention qui révolutionnera la médecine », estime-t-il.
Pour réaliser ses rêves grandioses, Mahmoud El-Komy sollicite le gouvernement et le secteur privé égyptiens pour adopter son projet et lui assurer le financement nécessaire à ses recherches et à la production de masse des futurs médecins-robots.
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