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Disparition d’un grand magistrat

May Al-Maghrabi, Mardi, 14 janvier 2020

A la fois magistrat et professeur de droit international, Fouad Riyad est décédé cette semaine à l'âge de 92 ans. Son nom restera à jamais gravé dans les annales de la Justice.

Disparition d’un grand magistrat

Professeur de droit international à l’Uni­versité du Caire et à la Sorbonne à Paris, Fouad Riyad était un homme de justice dont les ouvrages faisaient légion.

Sa carrière de juge et de professeur de droit international a guidé des centaines de juges. Né en 1928, Riyad était fils et petit-fils de juges. Il a obtenu en 1948 sa licence en droit de l’Université du Caire, avant de poursuivre en France, puis en Angleterre, des études post-universitaires. Il a préparé une thèse de docto­rat juste avant le déclenchement de la Révolution du 23 Juillet 1952. De retour au Caire, il a rejoint le corps enseignant de l’Uni­versité du Caire tout en travaillant en tant qu’avocat dans les cabinets internationaux d’expertise juridique. Fouad Riyad était sou­vent invité à des conférences internationales sur les droits de l’homme et la justice internatio­nale. Et c’est cette présence sur la scène internationale qui a favorisé son entrée à la Cour Pénale Internationale (CPI) entre 1995-2004. Il était alors chargé des procès ayant trait aux crimes de guerre et d’épuration ethnique. C’est lui qui a préparé le dossier d’inculpation de Mladic et Karadzic, les deux principaux artisans du massacre de Srebrenica en juillet 1995, ayant fait quelque 8 000 morts parmi les musulmans durant le siège de Sarajevo.

Sa carrière de juge international ne l’a pas empêché de faire parta­ger son expérience à travers ses livres. Parmi les ouvrages de Riyad figurent notamment « L’Intermédiaire en droit inter­national », « Le Jugement des crimes de guerre », « L’Avis d’un juge international sur la loi et la vie » et « Les Préoccupations d’un Egyptien ». Au niveau poli­tique, Riyad s’est exprimé sur maints événements que l’Egypte a connus. A l’issue de la Révolution de 2011, il trouvait évident de poursuivre les symboles du régime déchu. Membre du Conseil national des droits de l’homme, à l’époque, il a été choisi en 2014 comme président de la commission d’enquête sur les incidents de l’après-Révolution de juin 2013, notamment la dispersion des sit-in isla­mistes à Rabea et Al-Nahda.

Ancien juge et professeur de droit, Riyad a été aussi écrivain entre 2009-2017 au quotidien Al-Shorouk. Son suivi de l’actualité ne s’est pas arrêté jusqu’au dernier jour de sa vie. Sur sa page Facebook, il s’exprimait souvent sur des questions telles que la tolérance religieuse, l’égalité des sexes, les crises du Moyen-Orient, l’empiétement des Etats-Unis et d’Israël sur les lois internationales et d’autres sujets encore. Une longue carrière qui a fait du magistrat Fouad Riyad un repère en droit international.

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