Le sommet tripartite égypto-iraqo-jordanien, qui s’est tenu dimanche, a examiné les moyens de renforcer la coopération entre les trois pays dans les divers domaines. Le sommet, qui a réuni le président Abdel-Fattah Al-Sissi, le roi Abdallah II de Jordanie et le premier ministre iraqien Abdel-Mahdi, a souligné dans un communiqué « l’importance pour les trois pays d’investir leurs ressources financières, naturelles et humaines pour réaliser une complémentarité économique, stratégique et politique qui ser­virait leurs intérêts communs ainsi que ceux des pays arabes ». Pour promouvoir cette complémentarité, les trois leaders ont notamment discuté de la création de zones industrielles conjointes ainsi que de la coopération dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures.

Au niveau politique, le rétablissement de la paix et de la sécurité régionale a été l’un des principaux dossiers négociés au sommet. A cet égard, les trois dirigeants ont souligné l’importance de pour­suivre la coordination en vue de régler les crises régionales, notam­ment en Syrie, en Libye et au Yémen. Sur la cause palestinienne, ils ont affiché leur plein soutien au droit du peuple palestinien à fonder un Etat à l’intérieur des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, et ce, conformément aux résolutions interna­tionales. Ils ont de même souhaité que le prochain sommet arabe en Tunisie contribue à « rétablir la solidarité et l’unité arabes » et à « consolider le travail commun sous l’égide de la Ligue arabe ». Par ailleurs, le communiqué a insisté sur le plein appui aux efforts déployés pour achever la reconstruction de l’Iraq afin de permettre le retour des Iraqiens déplacés. En ce qui concerne la coopération en matière de lutte contre le terrorisme qui menace la région arabe, ils ont convenu de poursuivre le combat contre le terrorisme sous toutes ses formes et sur tous les volets. « Il est évident qu’il faut poursuivre ceux qui abritent des groupes ou des éléments terro­ristes, les financent ou les soutiennent », a affirmé le communiqué conjoint. D’ailleurs, les trois dirigeants ont souligné l’importance de consolider les institutions des Etats arabes en tant que véritable garantie contre les dangers de la fragmentation, du terrorisme et des divisions sectaires qui contredisent l’esprit de citoyenneté et des institutions démocratiques, ce qui contribuera à protéger l’indépen­dance des pays arabes et à empêcher l’ingérence dans leurs affaires intérieures. Le sommet a débouché sur la création d’un groupe de travail chargé de suivre les travaux de ce sommet, sous les auspices des trois dirigeants, pour coordonner la coopération économique, politique, sécuritaire et culturelle entre les trois pays. Selon l’an­cien diplomate Gamal Bayoumi, ce sommet tripartite a dressé le cadre de la coopération entre les trois pays sur tous les volets. Une coopération nécessaire pour relever les défis auxquels est confron­tée la région arabe. « Ce sommet annonce une nouvelle phase de travail arabe conjoint. L’un des objectifs de ce sommet a été de formuler des positions communes sur les moyens de relever les défis, surtout avant la tenue du Sommet arabe. D’ailleurs, la coor­dination entre les trois pays vise à étudier les moyens de s’attaquer aux complots américano-israéliens visant à étendre la colonisation israélienne dans la région. La récente décision américaine sur la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau syrien du Golan a soulevé une vague de protestations dans le monde arabe. D’où l’importance de ce sommet arabe », conclut Bayoumi.