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PAM : L’Egypte porte le flambeau de l’Afrique

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 12 mars 2019

Elue présidente du conseil exécutif du Programme alimentaire mondial, l’Egypte compte mettre les bouchées doubles pour éliminer la faim, notamment en Afrique.

PAM : L’Egypte porte le flambeau de l’Afrique
L’ambassadeur Hicham Badr élu président du conseil exécutif du PAM.

L’Egypte a été élue présidente du conseil exécutif du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour l’année 2019. Une première dans l’histoire de cette organisation humanitaire onusienne, chargée de fournir une aide alimentaire dans les situations d’urgence et travaillant avec les communautés pour améliorer la nutrition et renforcer la résilience. Le directeur exécutif du PAM, David Beasley, a salué l’accession à ce poste de l’ambassadeur Hicham Badr, ambassadeur de l’Egypte en Italie et représentant permanent auprès des organisations des Nations-Unies à Rome. Il a surtout souligné l’importance du rôle de la diplomatie égyptienne sur la scène internationale et africaine. « La présidence égyptienne du conseil exécutif du PAM va de pair avec la priorité accordée par le président Abdel-Fattah Al-Sissi aux questions de développement global et du renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Egypte, qui constituent une partie essentielle des activités du Programme alimentaire mondial », a indiqué Badr.

Ainsi, en tant que présidente du conseil consultatif du PAM, formé de 36 membres, l’Egypte sera responsable de l’approbation des politiques et des plans de développement du programme dans les pays bénéficiaires, de la mise en oeuvre des programmes, des projets ainsi que de l’approbation du budget du PAM. Principaux objectifs à réaliser : améliorer la vie des hommes d’ici à 2030, parvenir à réaliser « la Faim Zéro » dans le monde, assurer la sécurité alimentaire et promouvoir une agriculture durable. Une tâche ardue qui a été confiée à l’Egypte dans sa coopération active avec le PAM remonte à l’année 1968.

Un Africain sur cinq souffre de la faim

Consciente des défis de la faim et du manque des ressources hydrauliques, l’Egypte a mis en place depuis quelques années un plan intégral pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Aujourd’hui, il lui incombe de l’assurer à l’Afrique et au monde entier.

L’importance de cette nouvelle mission qu’assume l’Egypte relève surtout de son rôle africain accentué par sa présidence actuelle de l’Union Africaine (UA). « La présidence égyptienne de l’UA représente une occasion importante pour renforcer la coopération et le partenariat stratégique entre le programme et le continent africain », a affirmé Badr. A savoir que le continent africain, qui reçoit actuellement 60 % du total du budget du PAM, est le plus touché par la faim et les crises humanitaires dues aux conflits ainsi qu’aux catastrophes naturelles. Selon un récent rapport de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, (FAO), publié en février 2019, 237 millions de personnes souffrent de la faim en Afrique, à savoir 1 sur 5 personnes.

Un défi que l’Egypte a contribué à relever, même avant sa présidence de l’UA en signant, en décembre 2018, un accord de coopération avec le PAM, et à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa présence en Egypte (voir sous-encadré). L’accord appelé la coopération Sud-Sud est destiné à servir les pays africains et les pays voisins à travers l’échange de connaissances et de compétences pour soutenir les objectifs de développement durable, en particulier l’objectif d’éradication de la faim, comme l’explique Amina Al-Korey, porte-parole du bureau régional du PAM au Caire. « Il est indispensable de coopérer au niveau mondial entre les différents pays, afin de parvenir à la Faim Zéro. C’est pourquoi le PAM oeuvre à renforcer son soutien aux gouvernements via l’accord de coopération Sud-Sud », explique Al-Korey. Elle ajoute que cette coopération englobe l’échange direct de connaissances, d’expériences, de compétences, de ressources et de savoir-faire techniques dans les pays en développement.

Cette coopération peut prendre la forme de financements, de formations, de technologies ou d’autres types de soutien. « L’Egypte a connu des expériences réussites, notamment dans le domaine de réussites, notamment dans le domaine de l’alimentation scolaire, elle transmettra dans le cadre de ce nouvel accord et surtout en tant que présidente de l’UA son expertise aux différents pays africains », estime la responsable. Pour sa part, le député Mohamad Al-Orabi, membre de la commission des relations internationales au parlement, souligne que : « développer le contient africain et surmonter ses crises sont les principaux buts que l’Egypte envisage réaliser en Afrique en tant que présidente de l’UA. Sa présence en tête du conseil sert donc à ses objectifs », explique-t-il. Selon Al-Orabi, même si le nouveau poste de l’Egypte est un poste exécutif, son élection est une nouvelle preuve sur la confiance internationale en l’Egypte « qui a réussi à regagner son poids sur le plan régional, africain et international » .

50 ans de coopération

Les activités du PAM rejoignent le plan de développement entrepris par le gouvernement en Egypte. En 2015, l’Egypte a donné le coup d’envoi de la Vision 2030, une stratégie de développement durable, favorisant la sécurité alimentaire, la nutrition, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et une croissance durable de l’agriculture. Concernant le travail du Pam, présent en Egypte depuis 50 ans, Amina Al-Korey, porte-parole du bureau régional du PAM au Caire, explique que cette organisation humanitaire travaille sur cinq principaux axes dans différents domaines.

L’alimentation scolaire est présente comme l’une des principales activités du PAM en Egypte. Le PAM couvre actuellement quelque 2 millions d’élèves dans les écoles communautaires et publiques. Le gouvernement égyptien, lui, se charge de quelque 11 millions d’élèves. Soutenant également le développement technologique, le PAM a fourni des tablettes à tous les élèves des écoles communautaires. Le programme se charge également d’entraîner les mères des familles à gagner leur propre vie en leur apprenant de petits métiers. De même, les familles dont les élèves assistent à 80 % des cours ont droit à des rations alimentaires mensuelles. Le PAM fournit également des aides alimentaires aux réfugiés syriens présents en Egypte et des formations qui leur permettent de se procurer un travail et de concurrencer dans le marché égyptien. Le Pam a lancé en 2017 le projet « des 1000 jours », axé sur la nutrition portant sur les mille premiers jours de vie.

Ce programme consiste à répondre aux besoins nutritionnels des femmes enceintes et allaitantes et des enfants de 6 à 23 mois. Le programme soutient aussi les petits agriculteurs.

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