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Honneur aux martyrs

May Al-Maghrabi, Mardi, 12 mars 2019

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a assisté dimanche au 30e séminaire culturel, organisé par les forces armées à l’occasion de la Journée du martyr. Le chef de l’Etat a salué les sacrifices de l’armée et de la police dans la lutte contre le terrorisme, et évoqué les défis d’avenir.

Honneur aux martyrs

A l’occasion de la Journée du martyr, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a assisté, dimanche 10 mars, au 30e séminaire culturel organisé par les forces armées. La Journée du martyr est célébrée chaque année le 9 mars, date de la mort de l’ancien chef d’état-major des forces armées, Abdel-Moneim Riyad, le 9 mars 1969, lors d’une attaque israélienne sur le Canal de Suez. Abdel-Moneim Riyad est l’un des miliaires les plus célèbres de la deuxième moitié du XXe siècle. Il a participé à plusieurs guerres contre Israël qui occupait le Sinaï. « Riyad demeure un symbole de sacrifice », a déclaré le président lors de son discours. Un documentaire sur l’héroïsme et les sacrifices des forces armées et la résistance du peuple égyptien en temps de guerre tout au long de l’histoire a été diffusé.

Ce colloque a été marqué par une grande émotion étant donné la présence des familles des martyrs de l’armée et de la police, notamment ceux qui ont été tués lors de l’opération militaire antiterroriste globale Sinaï 2018 et ceux qui ont été victimes du terrorisme. Epouses, pères, mères et fils des martyrs ont évoqué le parcours impressionnant de ces héros qui ont donné l’exemple de loyauté et de patriotisme. Le président a honoré un certain nombre de familles de martyrs, louant les sacrifices de l’armée et de la police dans la défense de la patrie et leur coopération avec les institutions de l’Etat pour éradiquer le terrorisme. « Nous sommes convaincus de notre capacité à vaincre le terrorisme », a souligné le président, affirmant la réussite de l’opération globale antiterroriste Sinaï 2018. « En dépit des difficultés de cette guerre irrégulière, l’opération antiterroriste a permis de resserrer l’étau autour des groupes terroristes, de couper leur financement et de sécuriser les frontières du pays », a précisé le président.

En revanche, le chef de l’Etat a dénoncé « les informations mensongères » qui ont été diffusées dans les médias et sur les réseaux sociaux sur les forces de sécurité et l’armée égyptiennes au temps de la révolution. Ces dernières sont accusées par les opposants et certaines ONG de violences contre les manifestants. Dénonçant ces critiques, le président Sissi a lancé aux responsables politiques et militaires qui l’entouraient : « Regardez, voyez comment on fait tomber les Etats, comment on les détruit ». Mettant en garde contre le danger des guerres des quatrième et cinquième générations basées sur les rumeurs et la démoralisation des peuples, le président a donné l’exemple des événements de la rue Mohamad Mahmoud, en novembre 2011, qui a témoigné d’accrochages violents entre manifestants et forces de sécurité. Selon le président, il s’agissait de tentatives avortées de détruire l’Etat, de semer le chaos et de briser la confiance du peuple en ses forces armées. « A cette époque, j’étais responsable des services de renseignements militaires, et je l’affirme, on n’a touché à aucun manifestant. Quand les terroristes sont arrivés sur scène, des assassinats ont eu lieu avec le but de les imputer au Conseil militaire qui dirigeait alors le pays. Je ne falsifie pas l’histoire. Il s’agissait d’un complot bien cousu », a déclaré le président Sissi. Et d’ajouter qu’il ne craint pas les complots externes qui visent l’Egypte tant que les Egyptiens restent unis face à ceux qui veulent saper le pays. « La facture de cette époque a été lourde et on continue à la payer jusqu’à ce jour », a affirmé le président.

Nouveau ministre des Transports

Honneur aux martyrs
Kamel Al-Wazir, ministre des Transports, a prêté serment lundi devant le président.

Si le terrorisme représente une menace majeure, pour le président Sissi, la négligence et la corruption ne sont pas moins dangereuses. « Je ne permettrai pas à la négligence, à la corruption et à l’incompétence de tuer les Egyptiens », a averti le président en référence à l’accident ferroviaire de la gare centrale du Caire qui a fait la semaine dernière 22 morts et une quarantaine de blessés.

Il a affirmé que les responsables de cet accident n’échapperaient pas à la punition. « Nous avons une loi maintenant selon laquelle tout conducteur ou fonctionnaire sera immédiatement renvoyé s’il est pris en train de consommer de la drogue », a-t-il dit, affirmant que le conducteur du train à l’origine de l’accident était un consommateur de stupéfiants. Par ailleurs, le président a annoncé la nomination du général Kamel Al-Wazir ministre des Transports qui, par ailleurs, a été promu au rang de lieutenant général. « Je laisse le portefeuille des Transports entre les mains d’un des meilleurs officiers de l’armée », a déclaré le président Sissi. Al-Wazir est actuellement président de l’Organisme du génie militaire, chargé des grands projets d’infrastructure dont la construction de la Nouvelle Capitale à 40 km à l’est du Caire. Une nomination approuvée dimanche par le parlement. Al-Wazir succède à Hicham Arafat, qui a démissionné le 27 février, le jour même de l’accident.

Rassurant les Egyptiens, le président Sissi a promis une réforme tangible d’ici juin 2020 du réseau ferroviaire comme de l’ensemble des transports. « Une réforme globale du secteur des transports figure en tête des priorités de l’Etat. D’ailleurs, le plan de réforme du secteur ferroviaire et l’extension du réseau ferroviaire sont à pied d’oeuvre », a-t-il indiqué, ajoutant que ce plan ambitieux établira des liaisons ferroviaires avec le Soudan et l’Afrique. « Le citoyen ressentira l’amélioration du service des transports en 2020 », s’est engagé le président, donnant ses directives au nouveau ministre de purger ce secteur vital de toutes formes de corruption et de négligence. « L’Etat et les forces armées vous soutiennent dans cette réforme », s’est adressé le président Sissi au nouveau ministre qui, de son côté, s’est engagé à réorganiser les secteurs dépendant du ministère des Transports.

« Le plan de réforme économique en cours est difficile, mais il est indispensable pour offrir aux Egyptiens un service de qualité. Et c’est pour ce but que des méga-projets sont mis en chantier dans tous les domaines. Nous sommes dans une course contre la montre pour fournir le budget nécessaire à la réforme et au développement », a souligné le président Sissi, rappelant que la réforme du réseau électrique a coûté 600 milliards de L.E.

Au niveau des réussites de la politique étrangère de l’Egypte, le président a rappelé que le pays avait retrouvé son poids et son rôle pionnier sur la scène internationale. « La présidence de l’Union africaine et la tenue en Egypte du premier Sommet Ligue arabe-UE marquent le repositionnement de l’Egypte sur les échiquiers arabe, africain et international. Chaque Egyptien doit savoir que la voix de son pays est désormais entendue et que l’Egypte est de plus en plus influente », s’est félicité le président. Un discours global qui trace les perspectives d’un meilleur avenir pour l’Egypte.

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