
Le président Sissi lors de son discours au « Sommet de la paix Nelson Mandela ».
Pour la 5e fois, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a pris part aux travaux de la 73e session de l’Assemblée générale de l’Onu, à laquelle participent 193 pays. Arrivé à New York le 21 septembre, le président Sissi avait un calendrier chargé. Dans le cadre de ses activités à New York, le président a eu des rencontres bilatérales avec nombre de présidents et de responsables pour discuter des relations bilatérales et des questions d’intérêt commun, outre sa rencontre avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, le président libanais, Michel Aoun, et le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Abdallah Bin Zayed Al Nahyan.
Il a de même rencontré le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ainsi que Christine Lagarde, présidente du Fonds monétaire international. Il a assisté, lundi, au « Sommet de la paix Nelson Mandela » de l’Onu tenu à l’occasion du centenaire de la naissance de ce leader sud-africain. « Notre continent est confronté à maints défis qui nécessitent de renforcer la coopération entre les pays du continent noir et d’oeuvrer en vue d’assurer la paix et la prospérité aux peuples africains », a affirmé Sissi, lors de son discours. Pour rappel, l’Egypte présidera l’Union africaine pour l’année 2019. Etant l’un des 30 pays fondateurs du Forum antiterroriste mondial (GCTF) en 2011, l’Egypte a participé le 26 septembre à la 9e session du GCTF, à New York. D’ailleurs, en tant que président du G77, le président Sissi devra prononcer un discours lors de la réunion ministérielle du G77 en Chine le 27 septembre.
Mona Solimane, spécialiste des relations internationales, explique que la participation du président Sissi aux Assemblées générales de l’Onu émane de sa conviction de l’importance de ce rassemblement international. « C’est l’occasion de s’adresser au monde à partir de la tribune des Nations-Unies, pour transmettre les points de vue de l’Egypte sur des dossiers régionaux et internationaux », explique la politologue. Elle ajoute que ces rassemblements internationaux confirment le poids de l’Egypte en tant que force régionale influente.
Mobiliser la communauté internationale pour la lutte antiterroriste a été l’une des priorités sur l’agenda égyptien à l’Onu. « L’Egypte a réussi, grâce à sa présence sur la scène internationale, à convaincre le monde entier de l’importance de conjuguer les efforts internationaux dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi, elle a réussi à faire adopter deux résolutions au Conseil de sécurité de l’Onu sur ce sujet », indique le représentant permanent de l’Egypte à l’Onu, l’ambassadeur Mohamad Idris. Il s’agit de la résolution du Conseil de sécurité 2354 (2017), qui porte sur l’application d’un cadre mondial complet pour faire face à la rhétorique terroriste, et la résolution du Conseil de sécurité 2370 (2017), qui vise à interdire aux terroristes l’acquisition des armes. L’Egypte préside aussi l’un des cinq groupes de travail axé sur le renforcement des capacités des pays de l’Afrique de l’Est dans la lutte antiterroriste.
Les questions régionales
Les dossiers régionaux, dont la situation en Palestine, en Libye et en Syrie, étaient présents sur l’agenda de l’Egypte à l’Onu. Le spécialiste des relations avec les Etats-Unis au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, Amr Abdel-Atty, souligne que l’Egypte insiste sur la nécessité de parvenir à un règlement du conflit israélo-palestinien permettant la création d’un Etat palestinien. Le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et l’expansion des colonies à Gaza ont donné lieu à une grande tension. La situation en Libye est également très mouvementée, et menace de près la sécurité nationale égyptienne. « Les tensions en Libye et l’expansion du terrorisme menacent la sécurité des frontières égyptiennes », explique le politologue. L’Egypte insiste aussi sur la nécessité d’une solution pacifique en Syrie.
Dans le cadre du débat général sur le thème « Faire de l’Onu une organisation pour tous », l’Egypte a appelé à un siège permanent pour un pays africain au sein du conseil de sécurité de l’Onu. Une proposition qui, selon les spécialistes, a de grandes chances d’être discutée sérieusement surtout dans le cadre de la réforme de l’Onu qui s’impose actuellement avec force. « Les principaux points de la réforme exigée sont la création d’un nouveau poste, l’expansion du cercle du Conseil de sécurité et l’abolition du droit de veto. Ce qui donne de grandes chances à la création d’un nouveau siège pour les pays africains. Dans ce cas, l’Egypte aura une grande chance de l’occuper », souhaite Solimane. D’ailleurs, l’Egypte a présenté un projet de résolution pour éliminer les armes de destruction massive de la région du Proche-Orient.
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