21 personnes sont mortes en l’espace de deux mois sur la plage d’Al-Nakhil. Celle-ci est désormais appelée la plage de la mort. Le gouverneur d’Alexandrie, Mohamad Sultan, a décidé, la semaine dernière, de fermer la plage située dans la région de Agami à l’ouest d’Alexandrie et de former un comité pour déterminer les causes de ces noyades répétitives. « Un comité de l’Autorité générale de la protection des plages et de l’Institut des sciences de la mer a été chargé d’examiner le brise-lames installé sur cette plage. Depuis sa construction, il y a quelques années, les noyades se succèdent », a déclaré Sultan, qui a fait appel aux forces de sécurité pour faire appliquer la décision de fermeture de la plage. Selon les experts, le problème d’Al-Nakhil s’est aggravé, il y a cinq ans, avec les changements climatiques qu’a connus cette région et l’augmentation de la vitesse des vagues. Des facteurs qui ont rendu la natation risquée. Il y a chaque année entre 40 à 50 cas de noyade.
La décision du gouverneur s’est heurtée au refus des estivants qui doivent désormais attester par écrit qu’ils acceptent de descendre en mer à Al-Nakhil et assument les risques de cette décision. Ahmad Hégazi, chef du département central du tourisme et des plages au gouvernorat d’Alexandrie, affirme que la décision du gouverneur de fermer la plage a été prise à des fins de prévention. « Il est très difficile de fermer subitement la plus grande plage d’Alexandrie longue de 1 650 mètres. Surtout que depuis 2006, on a demandé à maintes reprises aux instances concernées d’examiner le brise-lames de cette plage qui, à mon avis, pourrait avoir un défaut technique qui crée des tourbillons en mer », souligne Hégazi. Avis partagé par Mohamad Hamdi, membre de l’Association du 6 Octobre, qui assure que ce brise-lames, construit en 2005 et qui a coûté plus de 120 millions de L.E., n’est pas conforme aux normes techniques.
Les travailleurs sur la plage, au nombre de 500, s’opposent aussi à une décision qui n’a pas pris en considération leur sort et celui de leurs familles. « C’est injuste qu’on se retrouve subitement sans travail. D’autant plus que la plupart des cas de noyade sont dus aux estivants qui descendent en mer à l’aube ou le soir, des moments où la natation est interdite vu l’agitation de la mer, alors que les sauveteurs et les plongeurs ne travaillent que de 6h à 18h », défend Mohamad Al-Qadi, sauveteur de la plage d’Al-Nakhil, affirmant que 25 plongeurs et 3 jet-skis assurent la sécurité des estivants. Les experts, eux, appellent le comité technique à achever rapidement son travail.
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