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Sissi promet la fin prochaine de Sinaï 2018

Ahmad Eleiba, Mercredi, 02 mai 2018

En présence du président de la République, un séminaire a été organisé par les forces armées à l’occasion du 36e anniversaire de la libération du Sinaï. Il y a été question de l’opération militaire en cours et du développement de la péninsule.

Sissi promet la fin prochaine de Sinaï 2018
Nous ne faisons pas porter la responsabilité du terrorisme aux habitants du Sinaï, a déclaré le président Al-Sissi.

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a promis la fin des opérations antiterroristes dans le Sinaï le plus rapidement possible. Lors du colloque culturel organisé par les forces armées le 28 avril à l’occasion du 36e anniversaire de la libération, le chef de l’Etat est revenu sur la guerre contre le terrorisme. « Nous ne faisons pas porter la responsabilité du terrorisme aux habitants du Sinaï. Nous avons toujours été lucides à cet égard, parce que le terrorisme existe dans le Sinaï et dans d’autres provinces », a déclaré le président Abdel-Fattah Al-Sissi lors d’un séminaire organisé à l’occasion du 36e anniversaire de la libération du Sinaï.

Dans son allocution à la même occasion, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul-Gheit, a affirmé que les forces armées égyptiennes avaient changé la situation politique et militaire dans tout le Moyen-Orient lors de la guerre du 6 Octobre 1973. Aboul-Gheit a rappelé que le secrétaire d’Etat américain à l’époque, Henry Kissinger, avait conseillé à son homologue égyptien suite à la défaite de 1967 « d’accepter le fait accompli ». Or, en fait, a repris Aboul-Gheit, la préparation de la guerre de 1973 avait commencé au lendemain de cette défaite.

Aboul-Gheit a ensuite retracé le parcours diplomatique qui a suivi la guerre de 1973 et les négociations qui avaient eu lieu avec Israël et auxquelles il a pris part d’abord en tant qu’officiel au bureau du conseiller à la sécurité nationale, et ensuite en tant que diplomate. Après la guerre, le premier ministre israélien est venu à Ismaïliya pour rencontrer le président Sadate le 25 décembre 1977. Il lui a présenté un projet d’accord reconnaissant nos frontières mais tout en permettant à Israël de garder ses 3 bases aériennes à l’est du Sinaï, ainsi qu’un nombre de colonies à Al-Arich, et sur la côte méditerranéenne entre Al-Arich et Rafah, se souvient Aboul-Gheit. « L’initiative israélienne a été rejetée et l’Egypte a entamé des négociations qui se sont soldées par le retrait de toutes les forces israéliennes du Sinaï qui s’est fait par étapes jusqu’à la libération totale du Sinaï le 25 avril 1982 », rappelle-t-il.

Commentant le discours du secrétaire général de la Ligue arabe, le président Sissi a rappelé qu’avant 1967, l’armée égyptienne était l’une des plus puissantes de la région, et cette réalité était bien ancrée dans l’esprit des Egyptiens qui plaçaient leur confiance dans l’armée de leur pays.

« Or, le résultat de la guerre de 1967 n’a pas confirmé cette certitude. L’armée, le peuple et de nombreux pays ont perdu le moral et la confiance. Les Egyptiens ont suivi les efforts de reconstruction de l’armée après 1967, des efforts considérables qui se poursuivaient jour après jour », a ajouté le président qui a salué la mémoire du président Sadate.

Sissi a noté que l’initiative de paix proposée par le président Sadate avait été rejetée par l’opinion publique qui fut alors hostile à l’idée de la paix. « Personne ne pouvait alors voir ce que le président Sadate voyait. Sadate était seul mais confiant. Il était déterminé à préserver son pays et à récupérer les territoires occupés et il a réussi », a ajouté le président.

Développer la péninsule

De son côté, Ibrahim Mahlab, conseiller du président pour les projets nationaux et stratégiques, a souligné que de nombreux projets de développement avaient été lancés en parallèle avec l’opération militaire antiterroriste pour résoudre le problème du sous-développement du Sinaï, lequel est l’une des causes de la propagation du terrorisme.

Mahlab a déclaré que 47 écoles et 400 instituts dépendant d’Al-Azhar avaient été construits, ainsi que plusieurs usines de fabrication d’ampoules LED. En outre, des projets de pisciculture sur le lac Bardawil et un projet pour la bonification de 400 000 feddans à des fins agricoles ont été lancés, a ajouté Mahlab.

Il a également évoqué la modernisation de l’aéroport de Bardawil et les centrales de désalinisation, dont celle de Bahr Al-Baqar qui sera la plus grande à l’échelle mondiale. Mahlab a noté que la pénurie d’eau dans le Sinaï devrait être affrontée par la maximisation des ressources disponibles.

A cet effet, il a évoqué la désalinisation dans la ville d’Al-Tor, le forage de quelque 27 puits dans la ville de Rafah et le développement de la station d’eau potable à Al-Arich. Mahlab s’est enfin attardé sur les projets routiers, notamment le réseau routier qui sillonne le Sinaï et la route littorale. Il a affirmé que les routes reliant le Sinaï aux autres provinces assureront le développement souhaité de la péninsule. A l’occasion du 36e anniversaire de la libération du Sinaï, les forces armées égyptiennes ont projeté un nombre de photos illustrant les opérations des résistants au Sinaï au cours de la guerre d’usure. Alors que les photos étaient projetées, Cheikh Hassan Khalaf Al-Sawarka a pris la parole pour relater les actes héroïques de ces résistants et de leurs commandants militaires. « L’un des combattants a suggéré à son commandant, le colonel Médhat Morsi, l’idée de l’utilisation de chameaux pour traverser le canal. L’expérience a réussi et il a traversé le canal à dos de chameau en 7 minutes. Muni de 6 roquettes et de 12 bazookas, ce combattant a réussi à attaquer plusieurs positions israéliennes sur l’autre rive », a raconté Khalaf Al-Sawarka. Celui-ci a été capturé et a passé quatre ans dans les prisons israéliennes jusqu’à ce qu’il soit libéré en échange de la libération par l’Egypte de l’espion Baruch Cohen. A la fin de son discours, il a adressé la parole aux quelques habitants du Sinaï qui collaborent avec les terroristes : « Votre choix du mal ne vaincra pas la majorité des Sinawis qui ont choisi le camp du bien ». Le président Sissi s’est levé pour saluer l’ancien combattant cheikh Sawarka. « Je salue tous les Egyptiens honorables du Sinaï qui aiment leur pays, je sais qu’ils traversent des moments difficiles et que les mesures qui leur sont imposées sont dures, mais nous n’avions pas le choix, car le risque aurait été de perdre le Sinaï », a dit le président en référence à l’opération antiterroriste Sinaï 2018 qui se poursuit dans la péninsule.

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