Jeudi, 25 avril 2024
Al-Ahram Hebdo > Egypte >

Libertés  : L’engagement de l’Egypte

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 13 mars 2018

L'Egypte a dressé, devant le Conseil des droits de l’homme de l’Onu, son bilan semi-annuel en matière des droits de l’homme, confirmant une volonté politique de renforcer les droits et les libertés.

Libertés  : L’engagement de l’Egypte
La délégation égyptienne à l'Onu a passé en revue les développements constitutionnels et législatifs en termes des droits de l'homme.

Lors de sa participation à la 37e session du Conseil des droits de l’homme de l’Onu à Genève, le ministre des Affaires parlementaires, Omar Marwan, a présenté un rapport « volontaire » sur les efforts réalisés par l’Egypte dans le domaine des droits de l’homme au niveau des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Le rapport met en relief la volonté de l’Egypte de renforcer les droits et les libertés en dépit de la menace terroriste pesante. Ainsi, Marwan a passé en revue les développements constitutionnels et législatifs qu’a connus l’Egypte et qui visent à promouvoir les droits individuels et les libertés, et ce, en coopération avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations-Unies. « Des instances gouvernementales et non gouvernementales ainsi que des représentants de la société civile ont participé à l’élaboration de ce rapport qui témoigne d’importantes avancées dans le domaine des droits de l’homme sur maints fronts », s’est vanté Marwan devant les représentants des pays participant à la session de l’Onu.

Parmi les réalisations figurant au bilan dressé par l’Egypte existent les efforts déployés dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes, notamment la création de la Commission nationale pour la lutte contre l’immigration clandestine et la traite des personnes. D’après la présidente de la commission, Naëla Gabr, aucun bateau d’émigration illicite, en partance de l’Egypte vers l’Europe, n’a été détecté depuis septembre 2016. L’Etat a joué un rôle très important à travers les législations, l’imposition de sanctions contre les trafiquants, tout en sensibilisant les jeunes aux dangers de la migration clandestine, en leur présentant des alternatives possibles, notamment des emplois à travers de petits ou moyens projets. Concernant la lutte contre la corruption, le rapport a aussi révélé que plusieurs mesures ont été prises, notamment la modification de la loi sur l’autorité de contrôle administratif qui a été élaborée conformément aux dispositions de la Convention des Nations-Unies contre la corruption.

Sur le volet politique, l’Egypte a déployé de grands efforts pour établir la démocratie à travers la création d’une instance nationale indépendante pour superviser tous les scrutins, dans le but de garantir la neutralité et l’intégrité des élections et le respect de la volonté des électeurs. Le rapport n’a pas manqué aussi de citer la formation du Conseil suprême de la presse et de l’information, de l’Autorité nationale de l’information et de l’Autorité nationale de la presse, en tant qu’instances indépendantes visant à garantir et à protéger la liberté de la presse. Pour renforcer les droits de citoyenneté pour tous les Egyptiens, la loi sur la construction et la rénovation des églises a été promulguée, et ce, dans le but de garantir la liberté de culte.

Droits de l’homme et lutte antiterroriste

Pour le député Mohamad Al-Orabi, l’un des axes les plus importants figurant dans ce bilan est celui du droit de lutter contre le terrorisme, et ce, sans porter atteinte aux droits de l’homme. Il note que le rapport a évoqué cette orientation par la promulgation de la loi sur la lutte contre le terrorisme et celle sur les entités terroristes pour définir nets et clairs les actes, les groupes ou les personnes terroristes et éviter toute atteinte aux droits d’autres personnes sur lesquelles ne s’appliquent pas les définitions figurant à ces lois. « La participation de l’Egypte a permis ainsi de plaider la vision du président Abdel-Fattah Al-Sissi sur la nécessité d’inclure le droit à la lutte contre le terrorisme parmi les droits de l’homme, puisqu’il s’agit d’un danger menaçant la vie des peuples », estime Al-Orabi.

C’est pourquoi le député Chérif Al-Wardani, membre de la commission des droits de l’homme au parlement, estime que la participation de l’Egypte, pour la deuxième année consécutive, aux sessions du Conseil des droits de l’homme de l’Onu confirme sa volonté de promouvoir les droits de l’homme et de coopérer positivement avec l’Onu en ce domaine. « La plus grande réalisation de l’Egypte ne réside pas dans le fait que le pays a renforcé ces droits, mais plutôt que toutes ces avancées ont été réalisées, alors que le pays est en guerre ouverte contre le terrorisme et affronte maints défis. Cela témoigne, une fois de plus, que le régime est déterminé à consacrer les droits et les libertés dans les divers domaines », commente le député.

Toujours dans le cadre du souci de l’Etat de développer les outils de surveillance et de contrôle des atteintes aux droits des citoyens par les policiers, de nombreuses actions en justice ont eu lieu aux niveaux pénal ou disciplinaire. Le rapport a souligné que selon les statistiques, 27 officiers de police impliqués dans des crimes de torture ont été traduits en justice, entre 2014 et 2107, et nombre d’entre eux ont été condamnés par des verdicts définitifs. Ce qui prouve que le gouvernement est sérieux quand il s’agit de s’attaquer à toutes sortes d’abus de pouvoir.

Pour le politologue Hassan Salama, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, la participation à cette session de l’Onu est nécessaire afin de répondre à toutes les accusations infondées, basées sur de fausses informations qui proviennent en grande partie de parties oeuvrant à déformer l’image de l’Etat. « L’Egypte a présenté un rapport détaillé, transparent et riche. Nous n’avons rien à cacher ou à craindre. Bien au contraire, ces rassemblements internationaux représentent une chance pour l’Egypte de corriger ces fausses idées », se félicite-t-il. Et d’ajouter : « En dépit des défis de taille, avec en tête la lutte antiterroriste, mener ces réformes législatives, politiques et économiques était une équation difficile. Un challenge qu’a relevé l’Egypte avec excellence », loue le politologue.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique