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Amani Al-Tawil : L’Egypte a retrouvé sa place en Afrique 

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mardi, 30 janvier 2018

Pour Amani Al-Tawil, présidente du département des études africaines au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, la présidence par l’Egypte du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (CPS-UA) est hautement importante.

Amani Al-Tawil
Amani Al-Tawil

Al-ahram hebdo : L’Egypte vient d’être élue à la tête du CPS-UA. Quelle est l’importance de cette élection ?

Amani Al-Tawil: Le CPS-UA est l’une des plus importantes commissions de l’Union Africaine (UA), chargée de traiter les conflits en Afrique. Sa mission consiste à éviter les conflits et les régler avant qu’ils ne dégénèrent. D’où l’importance de cette élection de l’Egypte à la tête du conseil, cela va permettre à l’Egypte de mieux coopérer avec les pays africains sur des dossiers importants, comme la lutte contre le terrorisme et la migration illégale.

Quels étaient les principaux dossiers qui ont été posés par l’Egypte au sommet de l’UA ?

— L’Egypte accorde un grand intérêt au dossier du Sud-Soudan et à celui du Congo, compte tenu de l’escalade dans ces pays. L’Egypte déploie déjà des efforts pour régler la crise au Sud-Soudan et tente de rétablir l’unité des mouvements populaires qui ont signé, il y a quelques mois, une déclaration d’entente sous les auspices de l’Egypte. Ces efforts émanent de la volonté de l’Egypte de mettre un terme aux conflits armés qui menacent la paix et la sécurité continentale. La situation en Libye sera aussi l’une des priorités du président Abdel-Fattah Al-Sissi au cours de sa présidence du CPS-UA, étant donné les problèmes des migrants et les menaces terroristes continues qui proviennent de Libye, et qui mettent en péril la sécurité de la région.

— L’Egypte peut-elle profiter de sa nouvelle position à la tête du CPS-UA pour régler la crise du barrage de la Renaissance ?

— L’Egypte peut bien sûr exposer ce dossier dans les coulisses des réunions officielles et mettre en garde contre un éventuel conflit sur l’eau dans la région du bassin du Nil.

— Pensez-vous que l’Egypte ait retrouvé aujourd’hui sa place sur le continent africain ?

— Certes, au cours de ces quatre dernières années, l’Egypte a pu renforcer son influence auprès des pays africains et établir des partenariats économiques importants. L’Egypte a regagné son influence à la fois au sein de l’UA et du Conseil de sécurité de l’Onu, et cela pas seulement en soulevant des questions d’intérêt pour l'Egypte, mais aussi pour le continent africain, notamment des questions comme le climat, les réfugiés et les épidémies. Cela est très important, car l’Afrique est un continent très complexe, qui possède d’énormes richesses et des ressources faisant de lui un objet de convoitises. Mais il faut aussi avouer que jusqu’à présent, toutes ces initiatives se situent sur un niveau présidentiel, alors que l’action gouvernementale envers l’Afrique reste assez faible. L’Etat doit encourager les hommes d’affaires qui investissent en Afrique à coopérer avec les pays africains, qui leur réalisent des gains et en même temps servent les intérêts stratégiques de l’Egypte.

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