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Le Caire mobilisé en faveur de la stabilité de la Libye

May Al-Maghrabi, Mercredi, 08 novembre 2017

Des officiers libyens se sont réunis au Caire du 26 octobre au 2 novembre. Parrainée par l'Egypte, cette rencontre s'est achevée sur une note d'optimisme quant à la réunification de l'armée libyenne.

Le Caire mobilisé en faveur de la stabilité de la Libye
La rencontre des militaires libyens au Caire, un pas pour la réunification de l’armée libyenne.

Sous l’égide de l’Egypte, une réunion regroupant les officiers libyens de tous bords a clôturé, jeudi 2 novembre, ses travaux au Caire. C’est le comité égyptien chargé du dossier libyen et présidé par le vice-ministre de la Défense, le général Mohamad Al-Kécheki, qui a organisé cette rencontre. Objectif : unifier l’armée libyenne, répartir entre les forces armées nationales, dirigées par le maréchal Khalifa Haftar et basées en majorité dans l’est du pays et dans certaines zones de l’ouest et du sud de la Libye, et des brigades installées à Misrata.

Le colonel Tamer Al-Réfaï, porte-parole des forces armées égyptiennes, a précisé que les pourparlers parrainés par l’Egypte ont porté sur « les mesures pratiques pour unifier les rangs de l’armée, loin des tiraillements tribaux et politiques, en mettant comme objectif l’intérêt du pays », a indiqué Al-Réfaï dans un communiqué publié sur sa page officielle. Il précise que les militaires libyens ont discuté des rapports entre l’autorité civile et l’armée. A la fin des réunions, les officiers libyens ont promis de se rencontrer prochainement pour parachever les discussions sur l’unification de l’armée qui se cherche aujourd’hui une nouvelle identité en unifiant ses rangs. Il a été aussi décidé de former des comités techniques spécialisés pour étudier les mécanismes de réunifier l’institution militaire libyenne.

« La rencontre des militaires libyens au Caire est un pas dans les démarches nécessaires à suivre pour la réunification de l’armée libyenne », a déclaré le porte-parole de l’Armée nationale libyenne, le général de brigade Ahmad Al-Mismari, à l’issue de la réunion, appelant la communauté internationale à lever l’embargo sur les livraisons d’armes. Selon Al-Mismari, si une telle entreprise réussit, cela contribuera à la stabilité de la Libye en assurant la sécurisation de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes et en permettant une lutte plus efficace contre les groupes terroristes.

Enjeu partagé par l’Egypte, fortement engagée au règlement de la crise libyenne et qui multiplie les médiations à la recherche d’une solution consensuelle entre les protagonistes libyens. Ziyad Aql, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, indique que la réunion des militaires libyens au Caire s’inscrit dans le cadre des médiations égyptiennes visant à aplanir les litiges interlibyens et dans le cadre de la coordination égypto-libyenne en matière de la lutte contre le terrorisme. A noter que le 14 février dernier, des négociations fructueuses entre les parties libyennes, orchestrées par l’Egypte, se sont soldées par la « Déclaration du Caire ». Un accord déterminant les démarches à suivre vers une solution politique en Libye. « L’intérêt qu’accorde l’Egypte à la sécurité en Libye est largement motivé par la crainte du débordement de la situation sécuritaire en Libye sur l’Egypte. Cette dernière s’inquiète des répercussions négatives de la guerre civile en Libye sur ses intérêts vitaux, mais aussi sur la stabilité de la région et particulièrement de l’Egypte. Depuis la chute du régime Kadhafi, les frontières occidentales sont devenues une véritable menace pour la sécurité nationale de l’Egypte », explique Aql, étayant que la poursuite du vide politique et sécuritaire en Libye accroît la menace de la prolifération des terroristes en Egypte. Longue de 1 115 km et ouverte au désert, elle reste difficile à contrôler à 100 %. Celle-ci est sujette à toutes sortes de trafic et d’infiltration des éléments terroristes.

Des raisons qui rendent, selon le politologue, l’Egypte plus que jamais convaincue de la nécessité de reconstruire une forte armée libyenne apte d’imposer l’ordre au pays et de combattre les milices armées menaçant sa stabilité. A cet égard, l’Egypte juge indispensable de lever l’embargo imposé par les Nations-Unies depuis 2011 sur l’armement de l’armée libyenne, de manière à lui permettre de combattre les groupes armés. « Les efforts de l’Egypte émanent de sa conviction que la présence d’une forte armée nationale libyenne est le noyau d’un pays stable. Un objectif qu’entrave la persistance de l’embargo, alors que l’acheminement d’armes aux milices et aux groupes armés se poursuit », ajoute Aql.

A la recherche d’une issue à la crise libyenne, une réunion tripartie égypto-algério-tunisienne au niveau ministériel devra aussi se tenir le 15 novembre au Caire, pour examiner les derniers développements du dossier libyen.

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