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Hariri au Caire pour relancer la coopération

May Al-Maghrabi, Jeudi, 30 mars 2017

En visite cette semaine au Caire, le premier ministre libanais, Saad Al-Hariri, s'est entretenu avec le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Au centre des discussions : les relations bilatérales et la lutte contre le terrorisme.

Hariri au Caire pour relancer la coopération
(Photo : AFP)

Mardi 21 mars, le premier ministre libanais, Saad Al-Hariri, a effectué une première visite officielle de trois jours en Egypte, au cours de laquelle il s’est entretenu avec le président Abdel-Fattah Al-Sissi et le premier ministre, Chérif Ismaïl. Hariri a également présidé la première réunion du Comité supérieur égypto-libanais, dont les travaux ont été suspendus depuis 2010. En marge de sa visite, il a rencontré le grand imam d’Al-Azhar ainsi que le pape Tawadros II, chef de l’Eglise copte orthodoxe, soulignant l’importance de renforcer la coexistence entre chrétiens et musulmans. « Le modèle de modération et de coexistence pacifique entre les religions, incarné par le Liban et l’Egypte, est devenu une nécessité pour de nombreux pays de la région, et même du monde », a-t-il estimé.

Mercredi, Hariri a été accueilli par le président Sissi au palais présidentiel d’Ittihadiya. Selon le porte-parole de la présidence, Alaa Youssef, la situation au Liban, la crise syrienne, le renforcement des relations égypto-libanaises et de la lutte anti-terroriste ont été au centre des discussions. Sur ce dernier dossier, il fut convenu d’une coopération étroite au niveau de l’échange des renseignements entre les deux pays. « Nous accordons au Liban une grande importance au rôle central de l’Egypte sur l’arène arabe et islamique », a déclaré Al-Hariri, après la rencontre. Il a souligné avoir évoqué avec le président Sissi les efforts déployés pour mettre un terme au vide présidentiel en soutenant le président Michel Aoun, ainsi que la crise syrienne et ses répercussions sur le Liban. « Le Liban accueille 1,5 million de Syriens, ce qui n’est pas sans créer des pressions sur l’infrastructure et l’économie », a déclaré Al-Hariri.

Relancer les échanges commerciaux

16 protocoles d’accord ont été conclus par le premier ministre, Chérif Ismaïl, et son homologue libanais, pour stimuler les échanges commerciaux dans des secteurs comme le commerce, l’industrie, la culture et les médias. « Nous avons ouvert la porte aux investissements libanais en Egypte ainsi qu’aux égyptiens au Liban », a annoncé Hariri. De son côté, la ministre de la Coopération internationale, Sahar Nasr, a souligné que plusieurs « opportunités d’investissement » avaient été proposées aux Libanais, dans l’industrie alimentaire, le textile ou encore le bois. Selon la Banque Centrale d’Egypte, les investissements en provenance du pays du Cèdre ont atteint 69,9 millions de dollars en 2016, en hausse de 53,2 % en un an.

Le politologue Tareq Fahmi estime que la visite d’Al-Hariri a permis de relancer la coopération économique et sécuritaire. « Il existe une convergence de vues entre les deux pays sur les dossiers régionaux, dont celui de la Syrie. Sur le plan militaire, le Liban, l’un des pays les plus touchés par la crise syrienne, trouve en l’armée égyptienne un refuge sûr en cas de crise dans ce pays voisin en conflit. Sur le plan politique, le Liban mise aussi sur le rôle régional de l’Egypte qui maintient de bons rapports avec le régime syrien de Bachar Al-Assad. L’Egypte, de son côté, est soucieuse de développer ses relations avec le Liban et surtout de le sortir de sa crise interne. Dans sa guerre contre le terrorisme, l’Egypte est convaincue que la sécurité régionale fait partie intégrante de sa sécurité nationale », décrypte Fahmi. C’est sur cette base que les contacts égypto-libanais se sont récemment multipliés. Le président libanais, Michel Aoun, avait effectué une visite officielle au Caire le 13 février dernier.

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