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Amos Sawyer : Les élections sont transparentes et intègres

Chaïmaa Abdel-Hamid, Lundi, 26 octobre 2015

Pour Amos Sawyer, ancien président intérimaire du Liberia et directeur de la Mission d’observation électorale de l’UA (AUEOM) en Egypte, les législatives 2015 se sont déroulées sans anomalies.

Amos Sawyer
Amos Sawyer

Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous le déroulement de la première phase des élections ?

Amos Sawyer : Ces élections ont été l’occa­sion pour les citoyens égyptiens de s’expri­mer librement. La Mission d’observation électorale de l’UA (AUEOM) constate que cette première phase des législatives s’est déroulée de manière ordonnée et dans un cli­mat paisible et que, dans son ensemble, le processus de vote a été fait d’une manière largement transparente. Les observateurs de l’UA ont aussi noté la présence des représen­tants des partis politiques et des observateurs internationaux dans la plupart des bureaux de vote. Ils ont aussi remarqué que le personnel responsable des bureaux de vote a fait son travail avec professionnalisme et compétence.

— Les observateurs de l’UA ont-ils exer­cé leur travail sans entraves ?

— Dans la plupart des bureaux de vote que les observateurs de l’UA ont visités, la super­vision du scrutin et du dépouillement s'est déroulée sans entraves. Les observateurs internationaux, les partis politiques et les délégués des candidats avaient un accès illi­mité aux bureaux de vote, même si, dans certaines circonscriptions, les observateurs n’ont pas eu la possibilité de rester suffisam­ment longtemps.

— Avez-vous constaté des anomalies ou des irré­gularités ?

— On ne peut pas parler d’irrégularités graves. Bien sûr, nous avons relevé quelques petites plaintes comme cela peut être le cas dans tous les pays du monde. Nous pouvons par exemple mentionner que certains bureaux de vote n’ont pas ouvert à l’heure et ont tardé d’environ 15 minutes et parfois plus. Mais ce retard n’a pas entravé le déroulement des élections, et tous les élec­teurs présents ont pu voter sans problème. Ces erreurs sont fréquentes dans tous les pays du monde.

En outre, certains membres du personnel dans les bureaux de vote ont commis quelques petites erreurs dans les procédures, notam­ment en ne délivrant pas des copies de la feuille de résultat aux représentants des partis, en n’affichant pas les résultats à l’extérieur des bureaux de vote, ou en n’annonçant pas les résultats. Les observateurs ont noté égale­ment que, dans certains cas, les délégués des partis et des candidats ont refusé d’assister au dépouillement.

On ne dit pas que ces élections sont parfaites, mais nous n’avons aucune raison de douter de la transparence des élections. Il existe sans aucun doute de petits problèmes, mais l’image globale est que ces élections se sont déroulées dans un envi­ronnement correct, qu’elles sont crédibles et transparentes.

— Que pensez-vous du taux de participation ?

— Un faible taux de par­ticipation a été observé tout au long des deux jours de vote. La mis­sion a relevé que vers la fin du scrutin, au moment de la fermeture, le taux de participa­tion était d’environ 23 %, un taux faible par rapport à la moyenne internationale. Mais il faut noter que malgré cette participation faible, les observateurs de l’UA ont remarqué que la participation des femmes était grande. Nous avons noté aussi une participation remarquablement faible des jeunes au cours de la première phase des élections.

— Quelle est votre interprétation de cette absence des jeunes ?

— Nous avons signalé dans notre rapport la faible participation des jeunes et avons appelé l’Etat à les impliquer davantage dans la vie politique à travers les différents partis et leurs programmes, pour qu’ils aient un rôle effectif au sein de la société.

— Cette faible participation ne remet-elle pas en cause la crédibilité du prochain parlement ?

— Non, pas du tout. Les Egyptiens ont voté pour ce parlement, même si le pourcentage de participation n’a pas dépassé les 23 %. Quel que soit le taux de participation, ce parlement est un parlement élu. Il faut cependant noter que ce parlement sera dominé par les indé­pendants. Même si cela peut être perçu comme positif pour la concurrence sur les sièges consacrés aux sièges individuels, il peut toutefois donner lieu à un parlement fragmenté et faible. La mission estime qu’un parlement fort est important pour l’approfon­dissement d’un système démocratique stable. Ces indépendants ont donc pour mission d’établir un parlement efficace et à la hauteur de la confiance accordée par le peuple.

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