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Bilan: Un gouvernement au programme flou

Mardi, 25 décembre 2012

2 aout

Le 2 août, le nouveau gouvernement du premier ministre Hicham Qandil prête serment devant le président Mohamad Morsi. Composé de 35 ministres, ce nouveau cabinet comprend 7 membres du gouvernement sortant. Il est marqué par l’arrivée de 4 membres du Parti Liberté et justice, bras politique des Frères musulmans, ainsi que d’un nombre de ministres proches des islamistes. Mais la représentation des partisans des Frères au sein du gouvernement ne s’est pas traduite par un soutien populaire au président de la République, faute notamment d’un programme bien défini. Hicham Qandil n’a pas adopté des politiques qui donneraient au gouvernement un appui au sein d’un groupe particulier de la société. Bien au contraire, la déception est de plus en plus ressentie. L’accident ferroviaire, en novembre, qui a fauché la vie d’une cinquantaine d’enfants d’un village de Haute-Egypte, a prouvé que les services offerts aux citoyens se dégradent de plus en plus, et que le nouveau gouvernement ne se souciait pas plus que ses précédents du sort des déshérités. De même, l’hésitation au niveau de la prise de décision et de la promulgation des lois trahit un vrai tâtonnement. Non seulement le gouvernement n’a pas réussi à rétablir la sécurité, mais aussi il s’est montré trop faible pour imposer une loi, qu’il a pourtant vivement défendue, obligeant les commerces à baisser leurs rideaux à 22h. L’annonce d’une décision d’augmenter les impôts sur l’essence et sur certains produits et services, retirée plusieurs heures plus tard, n’en est qu’un autre exemple.

Et si les plus pauvres redoutent les conséquences en termes de subvention de l’application de la « prescription » du FMI, avec lequel le gouvernement négocie depuis plusieurs mois un prêt de 4,8 milliards de dollars, l’ajournement de cette demande, dû à la situation politique, risque de prolonger la crise de confiance des investisseurs. Le président Morsi formera son deuxième gouvernement dans les jours qui viennent, mais former un nouveau cabinet n’est peut-être pas la solution miracle à tous les maux.

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