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Bilan: Le massacre de Port-Saïd

Mardi, 25 décembre 2012

Le 1er février, un massacre se produit dans le stade de la ville portuaire de Port-Saïd lors d’un match de football. La lourdeur de son bilan et ses circonstances en font le seul du genre. Il y a officiellement 74 morts et une centaine de blessés. L’affrontement entre les supporters du club national Ahli, et ceux de Masri de Port-Saïd a duré près d’une heure, au cours de laquelle des centaines de personnes ont été poignardées, écrasées, battues, étouffées sous les regardspassifs des forces de l’ordre.Le drame relance alors le débat sur l’efficacité du ministère de l’Intérieur et la nécessité de sa réforme. Le laxisme de la police est devenu la norme depuis la chute de Moubarak, et la police est souvent accusée d’entretenir l’insécurité au lieu d’y remédier et de vouloir faire payer les révolutionnaires pour leur révolte de 2011, qui avait d’abord été déclenchée contre la maltraitance des citoyens dans les commissariats et lieux de détention. L’armée, supposée alors partager la tâche de la sécurité avec la police, n’échappe pas à ces accusations. Les Frères musulmans, alors du côté de l’opposition, fustigent à leur tour les deux institutions. Dans les 5 jours qui suivent le drame, des milliers de personnes défilent contre les forces de l’ordre, et les violences entre policiers et manifestants font 16 morts au Caire et à Suez. Officiellement cependant, la responsabilité de la violence est mise au compte des supporters « Ultras », qui sont des opposants farouches aux militaires, tout en évoquant une « tierce partie » : sous-entendu des feloul de l’ancien régime payant et manipulant des « voyous » afin de déstabiliser le pays.75 personnes ont comparu devant la Cour pénale de Port-Saïd. Parmi les accusés figurent le chef de la sécurité de Port-Saïd, ainsi que neuf policiers. Ils sont accusés de meurtre avec préméditation, étant donné que les enquêtes du Parquet montrent que les policiers et les responsables du club de Masri ont permis à des personnes armées d’accéder au stade et de s’attaquer aux supporters d’Ahli. Le verdict est attendu le 26 janvier 2013.

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