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Amendements indispensables de la loi bancaire

Gilane Magdi, Mardi, 04 décembre 2012

« En Egypte, certaines banques islamiques ont des pratiques incompatibles avec la charia », révèle à l’Hebdo Hani Abdel-Hafiz, expert en financement islamique. C’est pourquoi le Parti Liberté et justice — en coopération avec le parti Al-Nour — cherche à intégrer de nouveaux amendements à la loi sur les banques visant non seulement à élargir le champ d’action des banques comme des produits islamiques, mais aussi à remédier aux problèmes réglementaires que ce type d’activité rencontre en Egypte.

A titre d’exemple, ces amendements proposent la formation d’un département consacré aux produits compatibles à la charia au sein de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), qui serait chargé de superviser ces activités au sein des banques. « Ce système existe déjà aux Emirats arabes unis, considérés comme étant le modèle idéal de réglementation des banques islamiques en parallèle avec les banques conventionnelles », propose Hani Abdel-Hafiz. Il assure aussi qu’actuellement les mécanismes de travail sont les mêmes dans les banques commerciales et islamiques. « A titre d’exemple, dans le cas de l’achat d’une voiture, la banque commerciale accorde au client un crédit remboursable sur une durée déterminée avec un taux d’intérêt fixé à l’avance. Dans le cas d’une banque islamique, elle achète la voiture puis ajoute à cette valeur la valeur des bénéfices qu’elle compte réaliser dans la transaction, et c’est cet ensemble que le client rembourse. Le total sera remboursé par le client à une date déterminée. Le mécanisme est le même, mais il y a une vraie différence dans l’application », renchérit-il. Il ajoute que, à cause du manque de contrôle actuel sur le secteur bancaire, certaines banques accordent des crédits aux clients en notant dans les contrats, alors que c’est la banque, suivant la règle islamique, qui en est propriétaire, que le client a acheté une voiture. De même, le nouveau projet de loi imposerait aux banques commerciales qui possèdent des filiales islamiques le fait de séparer les budgets de chaque activité. « Aujourd’hui, ces banques ne font pas la différence entre les échanges des filiales islamiques et ceux basés sur l’intérêt. Ce qui est vraiment incompatible avec la charia, car le système de travail des banques islamiques est basé sur l’échange de biens et non sur les intérêts dégagés des transactions », explique Ayman Farouq, membre du comité économique du parti Al-Nour. Farouq s’oppose par ailleurs au fait que la loi actuelle impose aux banques islamiques de déposer une partie de leurs dépôts (presque 10 %) en réserve dans des comptes au sein de la Banque Centrale. Or, la valeur de ces dépôts est indexée sur leur valeur d’échange en termes d’intérêts, ce qui est contraire aux règles de la charia.

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