Sur le front iraqien, Daech a intensifié ses combats et a pris le contrôle de la ville d’Al-Baghdadi, à l’ouest de l’Iraq, à proximité de la base aérienne voisine d’Al-Assad, où 300 militaires américains se trouvent en ce moment pour entraîner les forces de sécurité iraqiennes. « Nous estimons qu’en ce moment, ils (les djihadistes, ndlr) contrôlent Al-Baghdadi », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Al-Baghdadi était l’une des rares localités sous contrôle du gouvernement dans la province d’Al-Anbar. La base, depuis plusieurs mois, est la cible de tirs sporadiques inefficaces, selon les militaires américains. La base d’Al-Assad se trouve dans la province à majorité sunnite d’Al-Anbar, frontalière de la Syrie. Dans un communiqué de son bureau, le premier ministre iraqien, Haider Al-Abadi, a assuré qu’Al-Anbar était la province la plus importante dès qu’il s’agissait de déployer des brigades, tout en soulignant qu’il n’y avait pas besoin de troupes étrangères au sol à Anbar, ni nulle part en Iraq. Un refus partagé par la Syrie. Cette dernière a refusé toute intervention de troupes terrestres sur son territoire pour combattre le groupe djihadiste de l'Etat Islamique (EI). Selon le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, à Damas, « Concernant des informations de presse sur une (éventuelle) entrée de troupes terrestres en Syrie, nous disons clairement que nous ne permettrons aucune violation de la souveraineté syrienne. Nous n’avons pas besoin de ces forces terrestres, l’armée syrienne mène cette mission avec bravoure ». Le régime syrien de Bachar Al-Assad lutte, depuis près de quatre ans, contre une rébellion qui veut sa chute. Mais le conflit a été éclipsé par la montée en puissance des groupes djihadistes venus de l’étranger, comme l’EI qui s’est emparé de larges parties de territoire en Syrie comme en Iraq. La guerre a généré d’énormes besoins humanitaires, mais M. Mouallem a critiqué « des réticences des donateurs internationaux ». « Le gouvernement syrien contribue à hauteur de plus de 70 % des aides pour les Syriens », a-t-il indiqué, accusant les pays qui soutiennent l’opposition de payer des sommes énormes pour l’achat d’armes plutôt que pour les aides.
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