Un autre personnage attire l’attention des diplomates: le prince Moqren bin Abdel-Aziz, 69 ans, 35e et plus jeune fils survivant de Bin Saoud. Déjà, du vivant du roi Abdallah, la stature du roi Salmane, alors prince héritier, avait été quelque peu fragilisée par la décision prise en mars 2014, par le roi Abdallah, de nommer futur prince héritier son demi-frère Moqren.

Le prince Moqren bin Abdel-Aziz, âgé de 69 ans, était un proche confident de feu Abdallah, dont il a été l’émissaire personnel. Chef des services des Renseignements de 2005 à 2012, une mission qui lui a permis de parfaire son expérience politique et de nouer un réseau de relations internationales. Il est devenu en 2013 deuxième vice-président du Conseil des ministres, puis désigné futur prince héritier en 2014.

Diplômé en 1968 de la prestigieuse école militaire britannique de Cranwell, il a servi dans l’armée de l’air saoudienne avant d’exercer, à partir de 1980, les fonctions de gouverneur à Haël (nord), puis à Médine (ouest). Sa présence aux services des Renseignements lui a permis de parfaire son expérience politique et de nouer un réseau de relations internationales. Il s’est impliqué dans la politique étrangère du Royaume, y compris en Afghanistan, au Pakistan mais aussi en Syrie et au Yémen, selon des diplomates.Le roi Abdallah le nomme en juillet 2012 son conseiller et émissaire personnel. Sa réputation de « libéral » le présente toutefois comme le garant d’une continuité des réformes économiques et sociales entamées par le roi Abdallah.

Contrairement à Salmane, Moqren ne fait pas partie du clan des Soudaïri, les sept fils d’une même mère, Hassa bint Ahmad Al-Soudaïri, favorite du roi Abdel-Aziz, le fondateur du Royaume. Le véritable test interviendra, donc, à la mort de Salmane.