Réunie à Dubaï sur l’avenir de la Syrie après la chute de Bachar Al-Assad, l’opposition a estimé que le pays avait besoin d’une sorte de plan Marshall de 60 milliards de dollars pour éviter l’effondrement économique. Quelque 500 délégués de plusieurs pays participent à la réunion de Dubaï, tenue sous la coprésidence des Emirats arabes unis et de l’Allemagne et qui vise notamment à étudier le rôle du secteur privé dans la reconstruction de la Syrie. Une première réunion s’était tenue en mai dernier à Abu-Dhabi.
Georges Sabra, dirigeant de la nouvelle coalition de l’opposition, a estimé que, dans les premiers six mois, « nous aurons besoin de 60 milliards d’aide immédiate pour la reconstruction ». Cette conférence a été organisée pour la reconstruction et les investissements dans la Syrie de l’avenir. « Ce plan Marshall à l’instar du plan de reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale pour la Syrie ne peut pas attendre la chute du régime, il doit être mis en place immédiatement », a ajouté Sabra, appelant à commencer par une aide des zones libérées comme Alep, Idleb et Tall Al-Abyad, dans le nord du pays.
Pour assurer la communauté internationale, l’opposition a présenté des plans concrets. Selon Osama Kadi, membre du comité économique, il a précisé qu'un comité préparait des plans pour la Syrie de l’avenir, tout en affirmant qu’une partie de l’argent pourrait être constituée par des investissements et des accords de partenariat et qu’une aide urgente de dix milliards de dollars pourrait être apportée par des prêts après la chute du régime.
Pour soutenir l’opposition, des hommes d’affaires syriens expatriés participant à la réunion se sont engagés à investir « cinq milliards de dollars » dans l’ère de l’après-Assad. Dans le même but, le ministre émirati de l’Economie, Sultan Al-Mansouri, a annoncé que les principales firmes des Emirats avaient exprimé leur intérêt à investir dans la Syrie de l’avenir. Une autre responsable de l’opposition, Farah Atassi, a expliqué que des fonds seraient nécessaires pour les banques syriennes et la Banque Centrale, afin de s’assurer que les installations vitales comme l’eau, l’électricité et le secteur de la santé continuent de fonctionner. « Il faudra éviter l’effondrement de l’Etat syrien car cela mènerait à de nombreux problèmes économiques et de sécurité », a-t-elle expliqué. Selon l’Onu, quatre millions de Syriens à l’intérieur du pays auront besoin d’aide l’année prochaine. A cet égard, Sabra a proposé la formation immédiate d’un bureau de coordination en Syrie ou à la frontière syro-turque pour canaliser l’aide humanitaire. Il a souligné que parmi les problèmes les plus pressants figurait celui de reloger les gens après la destruction de 2,5 millions d’habitations depuis le début du soulèvement. En effet, Sabra est le chef du Conseil national syrien, l’une des principales composantes de la « Coalition nationale syrienne pour les forces de l’opposition et de la révolution », formée le 11 novembre à Doha pour fédérer les différentes composantes et unifier les factions armées. Elle a été reconnue par la France, la Grande-Bretagne et la Turquie comme seul représentant légitime du peuple syrien, alors que les Etats-Unis la considèrent comme un représentant légitime.
La Syrie est secouée depuis mars 2011 par une révolte populaire contre le régime de Bachar Al-Assad, devenue conflit armé, qui a fait plus de 39 000 morts selon une ONG syriénne.
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