Al-Ahram Hebdo : Comment est venue l’idée de faire de la jeunesse un thème majeur du sommet ?
Ma-Umba Mabiala : C’est le pays hôte, le Sénégal, qui choisit le thème du sommet. Ce choix est judicieux dans la mesure où plus de la moitié de la population dans la majorité des pays francophones est composée de jeunes. Le sommet a adopté la déclaration de Dakar qui fixe les grandes orientations de la Francophonie en faveur des jeunes.
— Que fait l’OIF pour répondre à cette préoccupation des jeunes ?
— Nous avons mis en place le programme de volontariat international de la Francophonie, qui consiste à sélectionner chaque année un certain nombre de jeunes qui sont envoyés dans d’autres pays membres de l’OIF pour y travailler pendant un an dans les structures de la Francophonie. L’objectif est de permettre à ces jeunes d’acquérir une expérience professionnelle qui facilitera, à leur retour au pays, leur insertion dans le marché du travail. Notre travail consiste à aider les pays membres à mettre en place leurs propres programmes de volontariat. L’un des programmes phare de l’OIF est également celui de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes dans le marché du travail, qui s’étale sur la période de 2015-2018. Dans ce cadre, nous nous employons aussi à anticiper les besoins d’avenir et à montrer aux Etats membres les secteurs prometteurs de développement durable, telles les énergies renouvelables et la protection de l’environnement.
— L’emploi, la préoccupation première des jeunes, est inséparable de l’amélioration de l’éducation. Comment faites-vous pour répondre à ce besoin ?
— Vous avez bien fait de souligner le lien qui existe entre éducation, formation et emploi. Dans la majorité des pays francophones, le problème de l’emploi des jeunes a trait au contexte économique général et à l’état de l’économie et des entreprises qui ne produisent pas suffisamment d’emplois. Pour y remédier, il faut, certes, prendre des mesures pour améliorer le contexte économique général, le climat des affaires et générer la croissance. Mais il y a aussi des raisons liées à l’éducation et à la formation. La première étant que les jeunes qui sortent des écoles de formation n’ont pas les compétences requises par le marché du travail. Il y a ici une inadéquation entre les compétences recherchées par les employeurs et celles que possèdent les jeunes diplômés. Notre travail est d’intervenir pour faire en sorte que la formation que reçoivent les jeunes soit plus adaptée aux besoins du marché du travail. Nous devons faire participer les Chambres de commerce et le patronat dans chaque Etat à l’élaboration des programmes éducatifs des écoles de formation, parce que ce sont eux qui sont les mieux placées pour savoir les besoins du marché du travail et les grandes orientations à donner aux cursus d’enseignement
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