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Amr Al-Guézeiri : Mon objectif est de monter sur le podium

Doaa Badr, Lundi, 15 septembre 2014

Médaillé d’argent aux Mondiaux de pentathlon, Amr Al-Guézeiri, qui s’entraîne aux Etats-Unis, rêve désormais des JO de Rio.

Amr Al-Guézeiri
(Photo:Facebook de l'athlète)

Al-ahram hebdo : Quelles sont vos impressions après votre médaille d’argent aux Championnats du monde de Varsovie ?

Amr Al-Guézeiri: Je suis comblé! En montant sur le podium, j’ai vécu le meilleur moment de ma vie! J’ai beaucoup travaillé pour réaliser cette performance. Et j’ai long­temps attendu cette médaille. J’ai disputé un grand nombre de Mondiaux et à chaque compétition, mes yeux étaient fixés sur le podium. Dieu merci, j’ai finalement réalisé mon objectif.

Il y a 9 ans, j’ai disputé mes premiers Mondiaux seniors dans ce même stade. A l’époque, j’étais ravi de voir les meilleurs pentathloniens du monde. Je me posais la question: est-ce que je pourrais un jour monter sur le podium comme eux? Et 9 ans plus tard, j’ai réalisé ce rêve.

— Vous attendiez-vous à décrocher cette médaille ?

— Durant les deux dernières années, j’ai été très proche de la médaille. Lors de la majorité des compétitions, j’étais parmi les 3 premiers avant l’épreuve combinée (tir et course à pied), mais comme j’avais un défaut au tir, je n’arrivais pas à monter sur le podium. L’année dernière, j’ai beaucoup travaillé sur mes lacunes: le tir.

Lors de la finale de la Coupe du monde qui s’est déroulée le mois dernier en Chine, j’ai commencé l’épreuve combinée à la pre­mière place et j’ai terminé la compétition à la 4e place, ce qui représentait un grand pro­grès pour mon niveau. J’ai disputé ces Mondiaux plein de confiance. Dès le début de la journée, j’ai senti que j’allais décrocher une médaille malgré la difficulté de ces Mondiaux qui regroupent les meilleurs ath­lètes.

— Comment s’est passée la journée ?

— J’ai débuté la journée très à l’aise après avoir réalisé un record personnel à l’es­crime. Avec 1024 points, j’étais 2e, soit une bonne place au début de la journée. Puis en natation, mon épreuve privilégiée, j’ai pu garder la première place. J’ai conservé cette première place après avoir réalisé un par­cours sans faute en équitation. Mais la concurrence était très rude avec le Russe Aleksander Lesun qui a décroché à la fin de la journée la médaille d’or.

— Comment êtes-vous parvenu à votre niveau actuel ?

— Dès le début de cette année, j’ai décidé de me concentrer davantage pour me prépa­rer aux Jeux olympiques de Rio en 2016. J’ai quitté mon travail de médecin à l’hôpital de Aïn-Chams. Je suis parti aux Etats-Unis pour rejoindre mon frère Omar qui y réside depuis quelques années. Je me suis arrangé pour m’entraîner au Centre de Colorado Spring avec la sélection américaine de pen­tathlon moderne. La Fédération égyptienne, présidée par Chérif Al-Aryan, a accepté de payer les frais de mes entraînements.

Ce stage m’a beaucoup aidé à améliorer mon niveau. Aux Etats-Unis, je poursuis le programme de préparation établi par le directeur technique de la sélection égyp­tienne, Awad Sami, et l’entraîneur, Raouf Abdel-Raouf. Mon frère Omar m’a beau­coup aidé. Sans oublier bien sûr les efforts de mes parents qui ont beaucoup donné pour moi et mes 2 frères pentathloniens, Omar et Emad.

— Quelle est la différence entre l’en­traînement en Egypte et aux Etats-Unis ?

— Il n’y a pas de comparaison. C’est tout à fait différent. En Egypte, la concentration pendant l’entraînement est presque impos­sible, vu les problèmes que vit notre pays et l’instabilité. Il faut ajouter à cela les pro­blèmes quotidiens. Le pentathlon est un sport qui comporte 5 épreuves avec 5 diffé­rents entraînements et entraîneurs. Comme il n’y a pas d’endroit qui regroupe les 5 épreuves, je dois me déplacer dans diffé­rents endroits. Je perds beaucoup de temps dans les transports. Aux Etats-Unis, je pra­tique les 5 épreuves dans un seul endroit avec une concentration totale. S’ajoute à cela que le Centre de Colorado Spring se trouve à une altitude de 1000 m, ce qui améliore mon état physique. En fait, aux Etats-Unis, le sport est un business, donc tout doit être parfait et professionnel: les équipements, les chevaux, les horaires des entraînements.

— Vous retournez aux Etats-Unis. Quel est votre prochain objectif ?

— Je pense poursuivre mon stage à Colorado Spring pour préparer la saison prochaine qui comporte la Coupe du monde et les Championnats d’Afrique qualificatifs pour les JO 2016. Mon but principal n’est pas de décrocher des médailles en Coupe du monde. Le plus important pour moi est de me qualifier pour les JO et de monter sur le podium olympique. Je souhaite que la situa­tion s’améliore un peu et que les respon­sables du sport égyptien s’intéressent davan­tage à moi. Je ne reçois aucune somme d’argent de l’Egypte. Même mon nouveau club, Guézira, a gelé mon salaire et mes primes après mon départ aux Etats-Unis et ce, malgré la signature d’un accord avec le club pour disputer les Championnats d’Egypte. Je paie tout de ma poche. J’espère que le ministre de la Jeunesse et du Sport, Khaled Abdel-Aziz, reverra le projet des athlètes médaillés afin qu'ils aient un statut professionnel.

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