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Karam Gaber : J’aimerais entendre à nouveau l’hymne national aux JO

Doaa Badr, Lundi, 08 septembre 2014

Après 2 ans d'absence, le vice-champion olympique 2012 et champion olympique 2008 en lutte gréco-romaine (98 kg), Karam Gaber, 36 ans, reprend la compétition. Il dispute les Championnats du monde de lutte qui se déroulent du 8 au 14 septembre, à Tachkent (Ouzbékistan). Entretien.

Karam Gaber
Karam Gaber lors de son entraînement avec la sélection ouzbèke. (Photo:Facebook du lutteur Karam Gaber)

Al-ahram hebdo : Comment vous sentez-vous à quelques jours des Championnats du monde de lutte, votre première compétition depuis votre médaille d’argent remportée aux Jeux olympiques de Londres 2012 ?

Karam Gaber : Je suis plein d’émotions. J’attends avec impatience ces compétitions, car j’étais absent pendant 2 ans. J’adore les tatamis, la concurrence et la compétition. Mais à cause de mon absence, je me sens un peu stressé. Il faut dire que quelques jours avant les Mondiaux, j’ai eu un problème. Mon dernier stage de préparation était en Iran. Il était prévu que je me dirigeais avec mon entraîneur, Mahmoud Fathallah, d’Iran vers l’Ouzbékistan avec un transit au Kazakhstan. Mais nous avons été obligés de rester 8 heures à l’aéroport du Kazakhstan en plus de 8 autres heures à l’aéroport d’Ouzbékistan, car nous n’avons pas eu l’invitation de la Fédération d’Ouzbékistan. Tout cela est dû au manque d’organisation de la part de la Fédération égyptienne qui ne s’intéresse pas au seul vice-champion olympique et champion olympique égyptien encore en activité. Le comportement de la Fédération envers moi me déplaît, vu que lorsque je voyage à l’étranger les Fédérations étrangères me traitent comme une star. En fait, chaque fois que je retourne au jeu, j’affronte au début des problèmes qui me mettent mal à l’aise, mais la dernière fois, la situation était pire : j’étais tout simplement suspendu.

— Comment avez-vous résolu vos problèmes avec la Fédération égyptienne ?

— C’est grâce à l’intervention de Khaled Abdel-Aziz, ministre de la Jeunesse et du Sport, qui a convaincu Hassan Al-Haddad, président de la Fédération égyptienne de lutte, de lever la suspension. Ce dernier n’a pas accepté que je dépense la somme d’argent que la Fédération m’a accordée pour les frais de mon opération chirurgicale non effectuée. (ndlr : la Fédération égyptienne avait payé 48 000 euros à Karam Gaber pour effectuer une opération chirurgicale au niveau de son épaule blessée aux JO 2012, mais Gaber n’a pas effectué l’opération qui coûte 120 000 euros et a refusé de restituer l’argent). Un homme d’affaires a restitué cette somme d’argent à la Fédération égyptienne. Et ma suspension a été levée ce 1er septembre, juste avant les Mondiaux.

— Comment était votre préparation pour les Mondiaux ?

— En mai dernier, j’ai repris mes entraînements avec un stage de rétablissement au Centre olympique de Maadi. Après avoir résolu mes problèmes avec la Fédération égyptienne, j’ai effectué mon premier stage à l’étranger au Maroc, en juillet, avec la sélection marocaine. J’ai choisi le Maroc afin d’améliorer progressivement mon niveau. Puis, j’ai passé quelques jours en Egypte avant de me diriger vers l’Iran pour un stage plus fort. Lors des 2 premiers stages, mon but était de travailler sur le plan physique en me concentrant sur la vitesse et la souplesse, tandis que pendant le 3e stage d’Iran, j’ai amélioré la technique. En disputant des matchs contre les meilleurs lutteurs du monde, j’ai retrouvé mon niveau.

— Avez-vous atteint votre niveau des JO 2012 ?

— Non, pas encore. Aujourd’hui, je suis à 60 % de mon niveau. C’est un très bon résultat après ma longue absence. Je sais que c’est impossible pour un lutteur d’arrêter la compétition pendant une longue période et de retrouver son niveau habituel, mais je peux le faire. La preuve est que j’ai remporté une médaille aux JO, alors que j’avais arrêté la lutte pendant une longue période. Cette fois-ci, je suis retourné au jeu un peu plus tôt à cause de mon âge. Je ne suis plus vraiment jeune, j’ai 36 ans. Mais mon corps est toujours fort et svelte.

— Quels sont vos objectifs aux Mondiaux de Tachkent ?

— Il faut savoir que ne suis pas prêt pour ces Mondiaux. J’ai encore besoin de temps. En fait, il n’était pas prévu que je dispute ces Mondiaux. Tous les responsables égyptiens sont contre ma participation. Mais j’ai insisté pour disputer ces Mondiaux qui seront une étape très importante dans ma préparation. Mon but principal est d’évaluer mon niveau et de tester les nouvelles lois de la lutte qui seront appliquées pendant ces Mondiaux. Je compte faire de bons matchs. Malgré la difficulté de la compétition et les problèmes que j’ai eus, je suis très optimiste.

— A 36 ans, comment allez-vous affronter la vitesse des jeunes lutteurs ?

— Mon âge est un atout puisque ces 36 ans constituent une grande expérience qui me distingue des autres lutteurs. Mais il ne faut pas sous-estimer ces jeunes qui vont tout faire pour me vaincre. En disputant un match contre un champion olympique, les jeunes jouent avec beaucoup de courage. Pour être distingué, je dois m’entraîner sérieusement et avec beaucoup de concentration. Je dois me consacrer 100 % à l’entraînement. Je dois aussi travailler beaucoup sur mon état physique pour pouvoir continuer la journée de la compétition.

— En retournant au jeu, quel est votre but principal ?

— Depuis ma médaille d’argent obtenue aux JO de Londres 2012, mon but était de disputer les prochains JO pour remporter une médaille olympique et clore ma carrière avec un deuxième titre olympique. Je vise le titre olympique aux JO de Rio de Janeiro 2016. Je vise aussi à décrocher une médaille aux Championnats du monde 2015 et à décrocher le ticket olympique à travers les Mondiaux, puisque les 8 premiers des Mondiaux 2015 se qualifieront directement pour les JO. J’ai un programme chargé de stages de préparation à l’étranger et quelques tournois internationaux. J’aimerais entendre une nouvelle fois l’hymne national aux JO .

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