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Drame humanitaire à Gaza

Maha Salem, Mardi, 05 août 2014

Après presqu'un mois d'intenses bombardements, la situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Israël, de son côté, jouit toujours de l'impunité totale.

Devant l’indignation mondiale, Israël a observé lundi dernier une trêve humanitaire de sept heures sur la majorité du territoire de Gaza. L’indignation mondiale a été provoquée par un intense bombardement par l’aviation israélienne dimanche dernier sur une école gérée par l’UNRWA, l’agence de l’Onu chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, transformée en centre d’accueil pour environ 3 000 réfugiés. Mais les réactions internationales restent en deçà des attentes. « L’Occident fait la sourde oreille devant les violations et les crimes israéliens. A son tour, l’Etat hébreu exploite ce silence pour réaliser ses buts en intensifiant ses opérations », explique Dr Mohamad Gomaa, politologue et analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire, et spécialiste du dossier palestinien.

En effet, la situation humanitaire à Gaza est catastrophique : bombardements intensifs, manque de nourriture, d’essence, d’électricité et d’eau, suspension de l’aide internationale à l’Autorité palestinienne, fermeture des territoires palestiniens occupés par Israël. Plus de 1 800 Palestiniens ont été tués en un mois, et presque 7 000 blessés, dont une immense majorité de civils (86 %).

Outre les morts et les blessés, 475 000 personnes ont été déplacées par le conflit, parmi lesquelles 260 000 sont hébergées dans 90 écoles gérées par l’Onu. Quelque 200 000 autres personnes se trouvent probablement chez des amis ou des parents, et des milliers ont trouvé refuge dans des écoles du gouvernement.

« Des hommes, des femmes arrivent par milliers et comptent sur nous pour leur fournir un abri, mais l’UNRWA — l’agence de l’Onu pour l’aide aux réfugiés palestiniens — ne peut accueillir que 35 000 personnes. Nous nous procurons des fournitures supplémentaires, mais nous manquons cruellement de fonds », déplore Robert Turner, directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, en ajoutant qu’« une catastrophe sanitaire de grande ampleur est en train de se produire dans la bande de Gaza ».

Depuis le début de l’opération « Bordure protectrice », le 8 juillet, plusieurs écoles gérées par l’agence onusienne ont été victimes de frappes israéliennes, comme à Djabalia.

57 % des Palestiniens vivent aujourd’hui dans la pauvreté. Selon les Nations-Unies, ce nombre est plus important à Gaza, avec 79 %.

Face à cette situation désastreuse, les associations humanitaires exigent une suspension du blocus et l’ouverture d’un couloir humanitaire permettant aux habitants de se déplacer des zones bombardées vers les zones sécurisées. Elles dénoncent le décalage entre le dispositif humanitaire auquel Israël avait promis de se tenir, après les très nombreuses critiques qu’avait suscitées la gestion des blessés lors de l’opération « Plomb durci » en 2008-2009, qui avait fait 1 400 victimes palestiniennes, et la réalité sur le terrain.

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