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Erdogan, l'Iran et les Frères musulmans

Mardi, 24 juin 2014

La semaine dernière, le président iranien s'est rendu à Ankara pour achever la nouvelle alliance entre la Turquie et l'Iran. Une alliance qui a commencé après la dernière visite de Rcep Tayyip Erdogan à Téhéran, fin de janvier dernier. Erdogan s'est rendu en Iran après s'être assuré que la révolution du 30 juin a mis fin à ses ambitions de fonder le nouvel empire ottoman grâce à une alliance avec la confrérie terro­riste des Frères musulmans. De plus, la révolution égyptienne a jeté les bases d'une coalition stratégique entre l'Egypte et les pays du Golfe, et à propos de laquelle le président Sissi a dit : « l’Egypte se trouve à un pas de n’importe quel Etat du Golfe qui demande son aide ». C’est ainsi qu’Erdogan a été obligé de revenir à la case départ, puis il a appris que l’Iran avait signé, en novembre dernier, un accord préliminaire autour du dossier nucléaire avec les Etats 5+1.

Erdogan s’est tourné vers Téhéran alors qu’il pré­parait un front sunnite avec l’Egypte des Frères musulmans et l’Arabie saoudite, si les Frères avaient réussi à s’accaparer de cette dernière. Et ceci pour affronter un front chiite regroupant l’Iran, la Syrie, l’Iraq et le Hezbollah. Erdogan a tenté de sauver ses relations avec Téhéran. Des relations qu’il a failli lui même compromettre à cause du nouveau projet otto­man. Son idée folle d’adhérer à l’UE a reculé, alors que l’Europe ne cesse d’afficher son refus à cette idée. Son ambition de fonder un grand marché s’était limitée au front sunnite et à l’Europe. Erdogan l’op­portuniste a alors supporté les reproches que lui fai­saient l’Iran pour avoir coopéré avec l’Otan en vue de diffuser des missiles patriotes au sud-est de la Turquie. Chose que Téhéran a estimé, être dirigée contre elle. Ce qui attire l’attention, c’est que les reproches iraniennes étaient dirigées contre l’identi­té atlantique de la Turquie. Des reproches qu’Erdo­gan a acceptés, alors qu’il semblait être en grande difficulté en tant qu’homme d’Etat. En particulier après les scandales de corruption et l’attaque des révolutionnaires. Cependant, la victoire de son parti aux élections municipales n’a rien amélioré à sa situation, alors qu’il s’apprête également à remporter les prochaines élections présidentielles.

Erdogan tente donc avec l’Iran de rattraper le dernier wagon. Il prétend que la Turquie et l’Iran ne vont permettre aucune ingérence qui nuise à la sécurité des Etats du Golfe. La vérité est que, c’est l’Egypte qui ne va permettre ni à Ankara et ni à Téhéran d’intervenir dans la sécurité des pays du Golfe, qui se trouvent à un pas de nous.

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