Il est fort étonnant que des individus qui n’ont jamais fait de la prédication et n’ont pas été formés à Al-Azhar s’emparent des minbars dans les mosquées. Il est étonnant que des individus qui ne savent même pas prononcer les lettres arabes d’une manière correcte dirigent nos prières. Il est incroyable que ceux qui émettent des avis religieux n’ont aucune connaissance religieuse. Il existe des rites pour la prière, des conditions pour le jeûne, des règles pour l’héritage.
Dans la conviction musulmane, les relations entre les individus sont plus importantes que les actes culturels. Au cours des dernières années, de nombreuses personnes sont entrées dans le domaine des fatwas et des consultations religieuses, à tel point qu’il est devenu courant de trouver quelqu’un qui émet des fatwas alors qu’il n’a pas obtenu son bac. La crise s’est encore compliquée avec l’apparition des chaînes satellites. Nous avons vu alors des personnes qui ont abandonné le cinéma pour devenir prêcheur, et d’autres qui mettent fin à leur carrière de footballeur pour devenir des hommes de religion. On voit aujourd’hui apparaître des fatwas de tout genre. La crise ne se limite pas à un seul pays. Elle s’est répandue dans toutes les capitales arabes et musulmanes. Les chaînes satellites se sont transformées en tribune pour lancer des fatwas qui diffament les personnes et les accusent d’athéisme. Fait qui a provoqué un déséquilibre du système religieux.
On commence par une prêche sur les bonnes manières et on termine par des appels au terrorisme. Malheureusement, le phénomène s’est élargi, et le discours extrémiste est devenu celui des gens dans la majorité des pays islamiques. L’épidémie a été transmise à la nouvelle génération, qui s’est révoltée contre les constantes religieuses pour former des groupuscules religieux. Le phénomène a fini par provoquer une crise mondiale qui ne se limite plus aux individus et qui se manifeste par diverses formes d’hostilité envers l’islam en tant que religion et conviction.
On parle désormais d’une crise du discours religieux dans le monde islamique. De nombreuses études sont menées en ce moment à l’Université d’Al-Azhar, et des mesures sont adoptées par le ministère des Waqfs. La véritable crise réside dans l’entrée sur scène d’éléments n’ayant aucune relation avec l’islam. S’il existe des règles qui régissent l’exercice de toutes les professions, il est indispensable d’imposer aussi des règles qui régissent la profession de prédicateur, qui protège notre religion et notre conviction.
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