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Dans l’attente d’un procès  ...

May Atta, Mardi, 18 mars 2014

Plusieurs centaines d’étudiants, en majorité islamistes, arrêtés pendant ou suite à des manifestations, attendent d’être jugés. L’Union des étudiants demande leur libération.

Union des étudiants
1  332 étudiants se trouvent dans les prisons et font l’objet d’une enquête. (Photo : Reuters)

L’union des étudiants a présenté la semaine dernière au premier ministre, Ibrahim Mehleb, la liste des étudiants arrêtés depuis les événements du 30 juin, afin de les faire libérer. L’Union déploie, en effet, des efforts continuels auprès du ministère de l’Intérieur, pour faire libérer ces étudiants. Une partie seulement a été libérée.

Fatma Ragab, vice-présidente de l’Union des étudiants de l’Université du Caire, explique: « Nous avons réussi à faire libérer 53 étudiants, qui ont été suivis par 170 autres. Nous avons rencontré le premier ministre la semaine dernière et nous lui avons demandé de nous aider. Nous avons présenté à Mehleb une liste de 1332 étudiants qui se trouvent dans les prisons et qui font l’objet d’une enquête ».

Fatma Ragab précise: « Nous avons demandé à ce que ces étudiants ne soient pas emprisonnés sans raison. Ils ne peuvent pas rester éternellement en détention provisoire, car cela risque de leur faire perdre une année universitaire. Si l’enquête prouve qu’ils sont coupables, ils seront condamnés, sinon, ils doivent être libérés ».

Plusieurs centaines d’étudiants, en majorité islamistes, ont été arrêtés par la police lors des récents affrontements avec les forces de l’ordre sur les campus universitaires. Certains d’entre eux sont accusés de « destruction de biens publics » et de « troubles à l’ordre public ».

Ragia Omran, avocat en charge de plusieurs procès d’étudiants, explique: « La plupart de ces étudiants ont été arrêtés après la promulgation de la loi sur les manifestations (ndlr: loi qui interdit toute manifestation sans obtenir au préalable l’autorisation des autorités). Cela signifie qu’ils étaient parfaitement dans leur droit. D’après les témoignages que nous avons eus, beaucoup d’étudiants ont été arrêtés dans les salles de cours et non pas durant des manifestations ».

Tous les étudiants arrêtés n’appartiennent pas à la confrérie des Frères musulmans, et certains ne font d’ailleurs partie d’aucun courant politique. Certains manifestaient contre le jugement des civils devant les tribunaux militaires ou contre la loi régissant les manifestations.

« Le Parquet les accuse d’actes de violence, mais en même temps, ils sont détenus sans procès. C’est un moyen de punition, surtout s’il n’existe pas de véritables raisons logiques pour les arrêter », ajoute Omran.

La question à présent est de savoir si ces étudiants seront libérés et quand. Achraf Al-Chérif, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire, estime que « l’arrestation de ces étudiants qui appartiennent pour la plupart à la mouvance islamiste est une carte de pression sur les Frères musulmans, afin de les amener à cesser leurs manifestations. C’est un message adressé à la confrérie. Si les Frères comprennent le message, la police libérera les personnes arrêtées petit à petit ».

Mais il s’agit aussi d’un moyen de dissuasion pour empêcher les jeunes, surtout ceux n’appartenant pas à la confrérie, de recommencer.

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