Dans un nouveau rebondissement, le général Sami Anan, ex-membre du Conseil militaire, a annoncé ne pas se porter candidat. «
Ma décision fait prévaloir l’intérêt de la patrie et avorter les complots qui visent le pays et qui nous incitent à unir nos rangs », s’est justifié Anan lors d’une conférence de presse.
« Je resterai fier de mon appartenance à l’institution militaire qui a défendu la patrie. Je n’épargnerai aucun effort pour servir mon pays », a-t-il ajouté. Anan a fait cette annonce quelques jours après l’attentat raté qui l’a visé le 10 mars dernier, un attentat nié par le ministère de l’Intérieur.
La candidature supposée de Anan remonte au 16 février dernier, lorsque son bureau avait annoncé qu’il organiserait une conférence de presse pour annoncer sa position à l’égard de la présidentielle. Une déclaration que les médias n’ont pas tardé à amplifier, affirmant que Anan briguera non seulement cette course mais aussi qu’il sera soutenu par les Frères musulmans.
Des informations mensongères, selon Iman Ahmad, coordinatrice médiatique de son bureau, qui indique que ce sont des personnes qui prétendent faire partie de la campagne électorale de Anan qui sont à l’origine de ces informations. « Le général Anan ne veut pas participer à la présidentielle, car il est convaincu qu’il ne faut pas semer la zizanie entre l’armée et le peuple. La présidence n’est pas le seul moyen pour servir le pays. Il met l’intérêt du pays au-dessus de tout et barre la route à tout complot le visant », avance Iman Ahmad.
Accusé d’être le candidat des Frères musulmans, Anan a mal géré sa potentielle candidature. Certains jeunes sur Facebook n’ont pas lésiné sur les sarcasmes.
Né en 1948, Sami Anan est un lieutenant-général des forces armées. Il était vice-président du Conseil suprême des forces armées à la suite de la chute de Moubarak et jusqu’à l’investiture du président Mohamad Morsi.
Pour certains, Anan représentait la face cachée du retour des Frères musulmans. D’ailleurs, on l’a accusé d’avoir contribué à la victoire du candidat des Frères musulmans, Mohamad Morsi, lors des élections de 2012. Une rumeur niée à maintes reprises par l’équipe de campagne de Anan.
Mais la polémique se poursuit même après qu’il eut renoncé à la présidentielle. Un débat est lancé sur les vraies raisons de ce retrait et ses répercussions. Selon l’analyste Hamdi Bakhit, le retrait des candidats transmet un message négatif: « La tenue d’un véritable processus électoral doit être basée sur la compétition entre plusieurs candidats. Je crains que le retrait des candidats ne serve qu’à enraciner les propos selon lesquels Al-Sissi va remporter la présidentielle sans aucun concurrent réel. Ce qui réduirait la légitimité du 30 juin et confirmerait les propos de ceux qui l’ont qualifié de coup d’Etat ».
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