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Des cadres ministériels payés 250 000 L.E. par mois

Marwa Hussein, Mardi, 28 janvier 2014

Deux anciens ministres révèlent à l'Hebdo avoir refusé une grande partie de leurs salaires qu’ils jugeaient exorbitants et injustifiés. Ils dévoilent aussi les abus de certains hauts cadres ministériels.

Salaires
Le premier ministre avait retiré sa proposition de conserver le ratio 1:35 pour chaque institution sans preciser de chiffre maximum. (Photo : AP)

« J’ai vu des cas inacceptables au ministère des Finances. J’ai dû limoger 12 personnes en raison de leurs salaires exorbitants », raconte Samir Radwane, ministre des Finances en poste après la révolution du 25 janvier. Selon l’ancien ministre, le revenu de certains hauts fonctionnaires dépassait les 250 000 L.E. par mois. Radwane affirme que certains cadres du ministère assistaient théoriquement à 30 conseils d’administration par mois en tant que représentant du gouvernement. « Je me demandais comment, en assistant à 30 conseils d’administration par mois, ils avaient le temps d’exercer leurs fonctions ! ». Et bien sûr, ces personnes recevaient des rémunérations supplémentaires pour chaque conseil.

Radwane révèle aussi que son salaire de ministre sur sa fiche de paye était de 2 100 L.E. auxquelles s’ajoute une prime de 20 000 L.E.

Il a aussi refusé de toucher certaines sommes, qu’il affirme bien plus importantes, qui sont traditionnellement offertes au ministre des Finances en tant que président du conseil d’administration de la Banque Nationale d’investissement. « J’étais automatiquement président du conseil d’administration à travers mon poste de ministre des Finances », explique-t-il.

Le salaire de base de Gouda Abdel-Khaleq, nommé ministre de la Solidarité sociale après la révolution, était de 1 200 L.E. par mois, auxquelles s’ajoutent 30 000 L.E. payées, selon lui, par le cabinet des ministres. « Cette somme a été réduite à 20 000 après l’arrivée de Kamal Al-Ganzouri, mais elle a été relevée 3 mois après », explique-t-il.

Gouda révèle aussi qu’il recevait d’autres rémunérations liées à son poste de président de la Banque Nasser. « J’ai coupé les primes du président du conseil d’administration de la banque et de tous les membres du conseil », dit-il. Gouda a également refusé des sommes offertes au ministre annuellement sous le nom de « comité des aides ». « C’était entre 50 000 et 100 000 L.E. C’est documenté dans un procès-verbal officiel », affirme-t-il.

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