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Une lourde tâche

Maha Salem, Mardi, 16 octobre 2012

Alors que les tensions planent toujours sur le pays, l’Assemblée générale a élu un nouveau premier ministre pour choisir un gouvernement qui doit mener vers la stabilité et la sécurité.

Comme prévu, le Parlement libyen a élu dimanche dernier Ali Zeidan, au poste de premier ministre, en remplacement de Moustapha Abou-Chagour. Profitant du soutien des libéraux, Zeidan, 62 ans, l’a emporté avec 93 voix contre 85 pour l’actuel ministre de la gouvernance locale, Mohamed Al-Hrari, appuyé par les islamistes. 179 membres du Congrès Général National (CGN) étaient présents sur 200. Une fois élu, le nouveau premier ministre a annoncé qu’il avait une lourde tâche, afin de former un gouvernement viable, dont la Libye a un besoin urgent pour se reconstruire après la guerre civile qui a renversé l’ancien dirigeant l’an dernier.

Selon le règlement intérieur de l’Assemblée, ce gouvernement, qui doit être proposé par le nouveau premier ministre dans les deux semaines, doit obtenir la confiance du CGN. Si son cabinet est accepté, Zeidan prendra officiellement ses fonctions et remplacera le premier ministre sortant, Abdel-Rahim Al-Kib, en poste depuis novembre 2011.

En présentant son programme dimanche devant l’Assemblée, Zeidan a précisé que la construction d’une armée et d’une police serait « la priorité de ses priorités ». Il prévoit ainsi une campagne intensive de formation et de recrutement dans les rangs de la police et de l’armée en vue d’intégrer de nouveaux éléments et de remplacer les officiers ayant travaillé sous le régime de Mouammar Kadhafi.

« La sécurité sera ma principale priorité, car tous les problèmes que rencontre la Libye viennent de là », a expliqué le nouveau premier ministre. Parmi ses priorités, il a cité aussi l’activation de la justice transitionnelle et la réconciliation nationale, au moment où le pays risque de plonger dans la guerre civile, avec la tension qui monte de plus en plus entre tribus rivales, notamment entre Bani Walid, l'un des derniers bastions de Kadhafi, et la ville voisine de Misrata.

Satisfaire différents camps

Ex-opposant radical au dictateur défunt Mouammar Kadhafi, Ali Zeidan a reçu le soutien de l’Alliance des Forces Nationales (AFN, libérale). Le nouveau premier ministre s’est dit également prêt à prendre en compte les positions du Parti Justice et Construction (PJC), la branche politique libyenne des Frères musulmans. « L’islam est notre système de croyance et la source de notre jurisprudence », a affirmé Ali Zeidan, s’engageant à se conformer à la « charia », le droit musulman.

Ces déclarations ont été lancées pour satisfaire les différents camps. L’AFN est le parti qui compte le plus de députés, suivi par le PJC, mais ce sont les 120 parlementaires indépendants qui détiennent la clé du soutien du CNG, qui compte 200 sièges.

L’AFN de Mahmoud Jibril, une coalition de petits partis libéraux menée par des architectes de la révolte de 2011 contre le colonel Kadhafi, détient 39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques. Ce diplomate de carrière a passé plus de 30 ans en exil après avoir fait défection en 1980 alors qu’il était en poste à l’ambassade libyenne en Inde.

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