Cinq ans se sont écoulés depuis la grande crise financière et bancaire de 2008 qui a secoué les économies des pays occidentaux et celles des pays émergents.
Aujourd’hui, malgré une croissance progressive, certains économistes considèrent que l’année 2014 pourrait être une « année à hauts risques ». Il est vrai qu’à la différence de ce qui s’est produit dans les pays aux économies avancées, il n’y a pas eu de crise bancaire systémique en Afrique subsaharienne, et que les banques commerciales et les autres institutions financières sont restées relativement saines. Par contre, le ralentissement de la croissance mondiale qui a suivi la crise financière de l’automne 2008 a conduit au repli des cours de la plupart des produits de base et au resserrement du crédit, facteurs qui ont entraîné une détérioration sensible des perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne.
Depuis, nombreux sont les pays d’Afrique qui ont enregistré une croissance vigoureuse qui leur a permis de renforcer leurs économies. L’adoption de politiques économiques « saines » et l’accroissement de l’aide extérieure sous la forme d’un allégement de la dette ont conjointement contribué de manière importante à cet essor.
Aujourd’hui tous les experts et économistes saluent cette croissance économique « rigoureuse », et qui, selon le Fonds Monétaire International (FMI), pourrait atteindre jusqu’à 7 % en 2014, les pays exportateurs de pétrole et les pays à faible revenu affichant les meilleurs résultats.
Pour certains experts, la stabilité macroéconomique et les progrès soutenus vers les objectifs de développement à moyen terme sont d’une importance vitale pour l’Afrique. Ces experts recommandent la « consolidation des acquis ». Afin de préserver la stabilité macroéconomique, ils estiment que les Africains devraient faire avancer leur programme de réformes structurelles, de manière à renforcer les perspectives de croissance.
Bien qu’il y ait eu une accélération de la croissance, celle-ci ne s’est pas encore traduite par l’amélioration de la vie quotidienne de nombreux Africains, et nombreux sont ceux qui ne bénéficient que partiellement de la reprise économique du continent. Le FMI note que le taux de croissance moyen au Mozambique est de 8 % depuis vingt ans, mais le PIB par habitant n’est passé que de 150 à 500. « C’est encore assez pauvre », note Roger Nord, directeur adjoint pour l’Afrique du FMI.
Selon le rapport annuel publié par la Banque Africaine de Développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE, la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), en mai dernier, les ressources naturelles, à savoir agricoles, extractives et énergétiques, sont la clé de la transformation économique de l’Afrique.
Le ralentissement de la conjoncture mondiale des effets de la crise de 2008 a entraîné les prix des matières premières à la baisse impactant sur les recettes d’exportation du continent, et en conséquence sur les recettes des Etats.
Comment l’Afrique pourrait-elle réagir si le ralentissement de la croissance dans les pays industrialisés et émergents entraînerait une baisse des prix mondiaux des matières premières ?
Les deux exigences d’un développement durable sont la diversification des économies et l’investissement dans le capital humain.
La plupart des pays africains sont tributaires de la production et des exportations d’un nombre limité de produits. Diversifier les exportations implique la diversification de la production. Les produits agricoles tout comme les produits extractifs peuvent être transformés sur place mais cela implique la mise en place de certaines conditions, notamment l’infrastructure, l’éducation, la formation et des marchés plus ouverts. Pour Emmanuel Nnadozie, directeur de la division de la politique macroéconomique de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), l’accès aux marchés est essentiel pour mettre en oeuvre un « processus de transformation structurelle basé sur les ressources naturelles : l’intégration régionale et un meilleur accès aux marchés des grands partenaires ».
RD-CONGO
Budget
Augustin Matata Mponyo, premier ministre de la RD-Congo, vient de présenter à l’Assemblée nationale le budget pour 2014 qui s’élève à plus de 8,2 milliards de dollars. Comparé au budget de 2013, le nouveau budget représente un taux d’accroissement de 4,9 %. Pour exécuter les dépenses proposées par le budget 2014, le gouvernement aura recours aux crédits provisoires à hauteur de 657 500 000 de dollars américains. La loi des « crédits provisoires » avait été adoptée au mois de décembre dernier. Selon le premier ministre, un accroissement de dépenses est engagé en faveur de l’armée, de la police et de la diplomatie, de manière à assurer « une mise en ordre soutenable et durable dans le secteur de la sécurité ». Le chef du gouvernement a promis de nouvelles mesures correctives qui permettront de libérer les moyens pour lutter contre la pauvreté. Au cours de sa présentation, le premier ministre a évoqué la volatilité de cours des principales matières premières, notamment le pétrole, l’or et le cuivre. Il aurait ajouté qu’un « accent particulier est mis sur la création des amortisseurs en termes de choc ». Augustin Matata a aussi évoqué la relance de l’agriculture ainsi que la réhabilitation d’infrastructures de base.
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