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Ecole contre nourriture

Chahinaz Gheith, Lundi, 30 décembre 2013

500 000 enfants bénéficient du programme « Ecole contre nourriture » lancé par le Programme Alimentaire Mondial (PAM), pour encourager les familles à scolariser leurs enfants dans les régions les plus démunies. Le gouvernement envisage aujourd’hui de l’étendre à l’ensemble des écoles publiques.

Pour inciter les familles à scolariser leurs enfants dès la maternelle dans les zones les plus démunies des gouvernorats de la Haute-Egypte, le PAM a lancé un programme « Ecole contre nourriture ». Installé en Egypte, le PAM des Nations-Unies en Egypte a comme priorité l’aide aux enfants atteints de malnutrition. 500 000 enfants des écoles communautaires des gouvernorats les plus pauvres du Saïd reçoivent aujourd’hui des repas quotidiens répondant au tiers de leurs besoins alimentaires journaliers. Le gouvernement vient d’ailleurs de se joindre à l’initiative du PAM avec l’objectif de couvrir l’ensemble des écoles publiques. L’initiative, lancée par le vice-premier ministre Ziad Bahaeddine, vise à distribuer 10 millions de rations alimentaires 180 jours par an. 792 millions de L.E. seront débloquées par le gouvernement à cet effet.

La formule du PAM a fait ses preuves : lorsqu’une école offre des repas, la fréquentation scolaire et l’assiduité augmentent. Des études le démontrent : les cantines scolaires font augmenter les taux de réussite, stimulent la scolarisation primaire, en particulier celle des filles. Expliquant l’intérêt du PAM pour ce programme, la porte-parole de l’agence en Egypte, Abir Etefa, fait remarquer que les rations alimentaires fonctionnent comme des transferts d’argent conditionnels, puisque leur valeur compense les coûts de l’envoi des enfants à l’école. Ces rations sont également un mécanisme efficace de protection des droits de l’homme, particulièrement pour les petites filles dans les gouvernorats du Saïd où elles n’ont pas droit à l’éducation. « Si les filles ne s’instruisent pas, la pauvreté ne disparaîtra pas et il n’y aura pas de développement », souligne Etefa. Et ce n’est pas tout, à travers les programmes comme « Vivres contre travail », le PAM fournit de la nourriture aux plus démunis en échange de leur travail sur un projet qui jette les bases d’un meilleur avenir. « Quand les personnes n’ont plus à se préoccuper de leur prochain repas, on peut construire des systèmes d’irrigation qui, par la suite, augmenteront la production », assure-t-elle.

De la même manière, le PAM propose une autre initiative intitulée « Vivres contre formation ». Celle-ci consiste à offrir aux plus démunis l’opportunité de développer leurs connaissances techniques à travers des stages de formation en apiculture ou en couturière, ainsi que des cours d’alphabétisation. Ces stages leur permettront de se prendre en charge de façon plus durable. Le PAM coopère avec la Banque mondiale et l’Agence canadienne de développement international avec un budget de 10 millions de L.E. par an. Le secteur privé, par le biais d’entreprises comme la Banque du Caire, Vodafone, PepsiCo, CEMEX ou ASEC Cement, participe à ce budget à hauteur de 1,5 million de L.E. Un taux que le PAM souhaiterait voir doubler.

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