Suite à la levée de l’état d’urgence et la suppression du couvre-feu, le secteur du tourisme commence à reprendre son souffle. Plusieurs pays ont levé ou modifié leurs restrictions concernant le voyage de leurs concitoyens en Egypte. Ainsi, le ministère russe des Affaires étrangères a levé les restrictions imposées au voyage dans tout le pays, non seulement dans les stations balnéaires de la mer Rouge. L’Italie, à son tour, autorise de nouveau les voyages en Egypte pour ses ressortissants. Selon le site du ministère italien des Affaires étrangères, les grandes zones touristiques du pays, c’est-à-dire les stations balnéaires de la mer Rouge (Charm Al-Cheikh, Hurghada, Marsa Alam) et la haute vallée du Nil où l’on organise les croisières entre Louqsor et Assouan, ne sont plus déconseillées aux voyageurs. «
Ces deux marchés pourraient booster le secteur, puisqu’ils sont les deux premiers marchés exportateurs de touristes en Egypte. La Russie, à elle seule, enregistre plus de deux millions de visiteurs par an », assure Ahmad Chokri, vice-ministre du Tourisme. Pour sa part, le ministre du Tourisme, Hicham Zaazoue, s’est félicité de la décision de la Russie et de l’Italie de lever complètement les restrictions sur les voyages vers l’Egypte, la qualifiant de «
positive » autant sur le plan politique que touristique. «
Plus de 22 pays ont levé les restrictions sur les visites de l’Egypte. Ceci dénote un changement de position de la part de ces pays envers la transition démocratique qui a lieu actuellement en Egypte. Ils sont de plus en plus convaincus par la révolution du 30 juin, de la feuille de route mise en oeuvre. Bref, on est sur la bonne voie », indique Zaazoue, qui n’oublie pas toutefois d’apprécier les efforts déployés par les responsables du ministère égyptien des Affaires étrangères qui soutient le ministère du Tourisme. «
Le taux du mouvement touristique a baissé de 75 % en septembre dernier, pour atteindre moins de 55 % en octobre, en comparaison avec la même période de l’année dernière. Le mois de novembre a connu une amélioration dans ce mouvement », explique le ministre, tout en prévoyant une relance du secteur.
Dans le même contexte, le ministère japonais des Affaires étrangères vient de décider d’atténuer son avertissement de voyager en Egypte. Il le fait passer du troisième au deuxième degré et permet ainsi aux Japonais d’effectuer des séjours au Caire, à Louqsor et à Abou-Simbel. Une décision que le ministre égyptien du Tourisme qualifie aussi de « bon signe pour le retour du marché japonais à son taux normal ». Il met par ailleurs en exergue l’importance du tourisme culturel pour les voyageurs de l’archipel asiatique. C’est le tourisme culturel et surtout les destinations de Louqsor et Assouan qui ont été les plus affectées par la chute du mouvement du tourisme. « Les touristes japonais ont plus de prédilection pour le tourisme culturel que balnéaire. Mais le retour des touristes russes et italiens profitera aussi au tourisme en Haute-Egypte, puisque des milliers font une promenade d’une seule journée entre Hurghada et Louqsor par voie terrestre », indique Sarwat Al-Agami, président de la Chambre des agences de voyages à Louqsor, assurant que le taux d’occupation des hôtels à Louqsor a augmenté de 1 et 2 % pour atteindre cette semaine environ 13 %.
Trop tôt pour parler de relance
Pour sa part, Adel Abdel-Razeq, membre de l’Union des chambres de tourisme, estime qu’il est trop optimiste de prévoir un redressement rapide du secteur. « C’est vrai que la plupart des pays ont levé les restrictions sur les voyages en Egypte, mais c’est juste un premier pas. Il devra être accompagné par un rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le pays, afin d’assurer la confiance des voyageurs en la destination touristique égyptienne », assure-t-il. Selon lui, l’Egypte est encore loin d’un tel rétablissement, mais le retour des vacanciers depuis la levée des restrictions de voyage vers la mer Rouge donne un grand espoir. « Les réservations redémarrent, mais elles n’ont pas encore retrouvé le niveau de l’an dernier. Les touristes sont encore prudents », souligne-t-il.
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