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Gihane Morsy : Le chant arabe est l’épine dorsale du festival

Névine Lameï, Dimanche, 03 novembre 2013

Gihane Morsy, chanteuse lyrique et metteur en scène, a été nommée présidente du Festival de la musique arabe, après la disparition de Ratiba Al-Héfni. Pour la 22e édition, qui commence le 6 novembre, le chant arabe est en tête de programme.

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Gihane Morsy, nouvelle présidente du Festival.

Al-Ahram Hebdo : Après la disparition récente de Ratiba Al-Héfni, fondatrice du festival, vous avez été désignée en un temps record, afin de prendre la relève. En quoi consiste le programme de cette 22e édition ?

Gihane Morsy : En août dernier, pour des raisons de sécurité, nous avons annulé le Festival de la musique arabe, prévu à Alexandrie. Cette fois-ci, pour cette 22e édition, j’ai décidé de relever le défi. Car le festival s’étend tout au long du mois de novembre au Caire (du 6 au 14), puis à Damanhour (les 16 et 17), et à Alexandrie (du 18 au 21). Et ce, dans des conditions politiques assez précaires. Nous avons tout d’abord envoyé des invitations officielles à tous les pays arabes. La candidature de certains chanteurs a été acceptée, alors que d’autres ont été rejetées. Par exemple, le fameux chanteur émirati Hussein Al-Jasmi s’est montré très enthousiaste, mais les dates du festival ne lui conviennent pas. La Syrie se taille, cette année, la part du lion. La chanteuse syrienne Assala anime la cérémonie d’ouverture. Et son compatriote, Safouane Bahlawane, se produit le 11 novembre, alors que sa dernière participation au festival remonte à 2002. Il en est de même pour le Tunisien Lotfi Bouchnaq, qui sera au rendez-vous le 10 novembre. Cela outre la participation du violoniste libanais Guihad Aql, et du chanteur jordanien Ayman Tayssir. En signe de gratitude envers Ratiba Al-Héfni, plusieurs interprètes égyptiens ont décidé de participer à cette édition, lui rendant hommage. Citons Angham (le 13 novembre), Medhat Saleh, May Farouq, Ali Al-Haggar, Ghada Ragab, Riham Abdel-Hakim, Souma, Khaled Sélim, Agfane et Hani Chaker. Ce dernier clôturera, le 14 novembre, le Festival au Caire.

— Vous avez choisi comme thème pour la compétition arabe cette année le chant arabe en hommage à Ratiba Al-Héfni ... Pourquoi ce choix ?

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La Syrienne Assala donnera le coup d'envoi.

— Cette édition est dédiée, dans l’ensemble, à sa fondatrice Ratiba Al-Héfni, qui fouillait partout afin d’attribuer au festival une identité plutôt panarabe. C’était une experte en la matière. Depuis que j’ai commencé à collaborer avec elle, dans l’opéra La Traviata (car elle était aussi une chanteuse lyrique). En assistant à La Bohème, elle a apprécié ma première mise en scène, à l’Opéra du Caire. Dès cette date, précisément en 2000, elle m’a accordé la mission de tous les tableaux lyriques des cérémonies d’ouverture des éditions du Festival de la musique arabe alors qu’auparavant, j’ai fait une carrière de chanteuse d’opéra. Ainsi on a consacré plusieurs tableaux lyriques en hommage aux musiciens-interprètes : Zakariya Ahmad, Laïla Mourad, Abdel-Halim, Al-Sonbati. Et comme je suis une passionnée du théâtre lyrique, je pense lui réserver des soirées spéciales. Néanmoins cette année, faute de temps, nous n’avons pas pu préparer de tableau lyrique. D’ailleurs, je considère que le chant arabe est l’épine dorsale du Festival de la musique arabe. Cela fait partie intégrante de la politique de programmation pour les années à venir. Il y aura une compétition permanente pour le chant arabe, afin de faire découvrir de nouveaux interprètes.

— Et les colloques tenus en marge du festival, dans la petite salle de l’Opéra, qu’en est-il ?

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Hani Chaker se produira à la clôture.

— Ce n’est pas évident de trouver des chercheurs passionnés de musique arabe dans le monde, et un jury de spécialistes capables de sélectionner des exposés de qualité en la matière. Cela nécessite un effort monstre, et nous avions un court laps de temps. Mais on a favorisé les thèmes suivants en accord avec l’actualité : La Musique et le chant face à l’extrémisme, La Chanson patriotique entre l’ancien et le moderne, son impact en société, Le Chant populaire passé/présent, L’Education musicale et la pédagogie de l’enfant, etc. Ces thèmes seront débattus durant les colloques prévus à l’Institut de la musique arabe et au petit théâtre de l’Opéra (le matin aux environs de 10h). Cette dernière salle accueille, à partir de 17h, de jeunes chanteurs et de nouvelles troupes musicales telles Séhr al-charq (magie d’Orient) de Bilal Al-Cheikh, la troupe du patrimoine, le takht religieux, la chanteuse Rim Kamal, Ayat Farouq, et autres. Une manière de faire place aux jeunes.

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