Rencontre avec une balayeuse
Misant sur les enjeux du comédien et ses potentiels, le monodrame Seib Nafsak (laissez-vous détendre), adapté et mis en scène par Gamal Yakout et produit par le Théâtre moderne, évoque l’histoire d’une femme balayeuse de rue. Cette dame, interprétée à merveille par Fatma Mohamad Ali qui joue, chante et danse, partage avec le public sa vie quotidienne. Dans un jeu interactif plein d’humour, la comédienne maintient toute seule une discussion chaleureuse et intime avec ses spectateurs. Yakout a bien signé une adaptation scénique d’un texte du microthéâtre signé par l’Espagnol Marc Egea et a réussi à l’égyptianiser. La balayeuse est une femme qu’on côtoie fréquemment, mais qui nous fait réfléchir sur la vie du quotidien.
Le 2 août, à 18h, dans la petite salle du théâtre Al-Salam, rue Al-Qasr Al-Aïni

La vie conjugale en dérision
Khettat Cupide (le plan de Cupidon) est une comédie musicale écrite par Abdallah Al-Chaër et mise en scène par Ahmad Fouad. La vie conjugale et les problèmes du couple sont tournés en dérision de manière fantaisiste. Cupidon quitte l’Olympe et fait escale au Caire. Il se présente non pas comme l’ange de l’amour, mais plutôt comme un homme mûr qui a cessé de lancer ses flèches magiques. Il est aujourd’hui un animateur de radio, réputé pour résoudre les histoires de coeur. Marié depuis longtemps avec Héra, il a une jeune fille, Céline, qui est elle-même amoureuse de son cousin, Hélios. Cupidon se révèle ainsi comme une personne proche de nous, partageant la vie quotidienne des Egyptiens d’aujourd’hui. Les jeunes comédiens excellent dans le jeu, le chant et la danse.
Les 10 et 11 août, à 20h, dans la petite salle du théâtre Al-Salam, rue Al-Qasr Al-Aïni

L’homme sans chair ni sang
La jeune troupe indépendante Grotesque présente Al-Ragol Allazi Akalaho Al-Warq (l’homme rongé par les papiers). Une adaptation fantaisiste du texte shakespearien Le Marchand de Venise. Le héros principal emprunte de l’argent à l’usurier Shylock. Il signe un contrat qui permet à l’usurier de lui couper une livre de chair en cas de défaut de paiement. La mise en scène de Mohamed Al-Hadary, un metteur en scène prometteur, bouleverse la situation entre l’usurier Shylock et le héros principal. Contre la fin shakespearienne qui a recours à l’application à la lettre du contrat sans aucun saignement, la fin de l’homme rongé par les papiers suggère un héros sans chair ni sang. Un homme que les lois, les règlements et les contraintes ont transformé en une personne fragile et faible. La mise en scène d’Al-Hadary a recours à l’exagération, la symbolisation et la création de caractères grotesques sur les planches.
Les 11 et 12 août, à 22h, au théâtre Nehad Selaiha, l’Académie des arts, Haram

My fair Lady version 2023
Tiré du célèbre Pygmalion de Bernard Shaw, le spectacle Sayedati Ana (ma dame), présenté par le théâtre avec une mise en scène de Mohsen Rizq, constitue une reprise de la glorieuse pièce des années 1960 du théâtre privé Sayedati Al-Gamila (ma belle dame) jouée par les stars de l’époque Chéwikar et Fouad Al-Mohandess. La nouvelle version de 2023, interprétée par les stars Dalia Al-Béheiri et Nidal Al-Chafeï, est plutôt plus contemporaine, adoptant le langage d’aujourd’hui et abordant les problèmes de nos jours. Al-Béheiri se présente comme une actrice de show par excellence et Al-Chafeï s’éloigne de ses rôles clichés du vilain pour interpréter le rôle d’une personne aristocratique. Les deux rôles présentent les stars autrement et constituent un grand défi pour les deux devant le public.
Les 11 et 12 août, à 20h, au Théâtre national, place Ataba

Al-Rihani revisité
Tayeb Wa Amir s’inspire des créations du célèbre duo de la comédie égyptienne des années 1930 Naguib Al-Rihani et Badie Khaïri. En effet, la pièce reprend l’idée du film Salama Fi Kheir, sorti en 1937. Dans une version contemporaine, la mise en scène de Mohamad Gabr et l’adaptation faite par Ahmad Al-Malawani proposent une comédie faite de quiproquos et de jeux de déguisement. Avec le chant, la musique et la chorégraphie, le show spectaculaire est de mise. Et malgré sa longue durée de 3 heures, la pièce suscite le rire jusqu’au bout avec les jeunes stars Hicham Ismaïl et Tamer Farag.
Les 3 et 4 août, à 20h, au théâtre Miami, rue Talaat Harb, centre-ville

Parodie des « trend »
Produit par le Fonds de développement culturel, Chapeau est une création qui se donne au centre Ebdaa avec les diplômés du Studio de l’acteur supervisé par Khaled Galal. La pièce, écrite et montée par Ahmed Mohi, parodie les séquences vidéo et l’arrivée au vedettariat selon le nombre des visions sur les réseaux sociaux : TikTok, Facebook, Youtube, etc. En effet, la pièce dénonce les vidéos commerciales sans contenu et sans message, mais qui réussissent à créer des stars du rien. La pièce ne se limite pas au monde artistique, mais elle fait allusion à une société consommatrice qui cherche le gain facile sans effort.
Les 11 et 12 août, à 18h, au centre Ebdaa, l’Opéra du Caire. Une réservation en ligne des billets est disponible sur https://mrt.gt4it.com/
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