La recherche et les techniques de pointe aident à mieux comprendre les Troubles du Neurodéveloppement (TND) et à proposer des interventions adaptées aux personnes autistes le plus tôt possible. Grâce à l’imagerie cérébrale et à la biologie moléculaire qui permettent de comprendre comment fonctionne le cerveau sans entrer dedans, la science avance beaucoup plus vite pour comprendre les origines de l’autisme et développer des interventions adaptées.

Dans les TND, l’architecture du cerveau et les connexions, qui vont établir des relations entre les cellules pour constituer des réseaux nerveux — du langage, de la motricité, de l’apprentissage — sont altérées pour des raisons liées à la génétique. Mais la littérature scientifique suggère que des causes liées à l’environnement pourraient contribuer à l’augmentation de la prévalence de ces troubles : alimentation, mode de vie, infections, pollution, pesticides, etc.

Les TND rassemblent l’autisme, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, les troubles de la communication, de la motricité ou des apprentissages (dysphasie, dyspraxie, dyslexie, dyscalculie, dysorthographie ...) et le trouble du développement intellectuel.

« La recherche étudie des pratiques nouvelles pour stimuler le bébé dans ses interactions sociales, tout en le protégeant des stimulations sonores, tactiles, visuelles excessives. Dans cette période-clé de la vie, on peut agir et prévenir des évolutions vers des TND », explique Dr Catherine Barthélémy, directrice d’un groupe de scientifiques français chargé de projets pluridisciplinaires sur l’autisme et les TND.

Un peu plus tard, des machines « d’eye tracking » permettent en laboratoire d’étudier l’orientation du regard vers l’autre. Elles ont montré que chez les bébés qui vont être diagnostiqués autistes à 2 ans, le temps passé à regarder les yeux de l’autre est bien moindre.

La génétique et l’environnement

En plus des tests médicaux, les parents rapportent souvent des problèmes d’interaction avec l’environnement chez leur enfant autiste à l’âge d’un an, tel que le fait d’avoir des problèmes à s’assoir ou à se déplacer seul, ou à tourner la tête quand on l’appelle. Des études suggèrent qu’une personne sur 160 dans le monde présente un trouble du spectre autistique. Le diagnostic de l’autisme a lieu actuellement en moyenne à l’âge de 4 ans, alors qu’un dépistage précoce permet la mise en oeuvre de dispositifs qui réduisent le handicap, prône l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

« Les troubles du développement et l’autisme sont liés à une interaction entre un terrain génétique et des facteurs de l’environnement, présents dans une période très précoce : les 1 000 premiers jours, c’est-à-dire la vie foetale et les premiers mois de la vie », souligne la professeure Baghdadli, responsable du Centre d’excellence sur l’autisme et les troubles du neurodéveloppement à l’Université de Montpellier. « Ces produits chimiques, pour certains, passent la barrière placentaire et peuvent se trouver en contact direct avec un bébé, un foetus qui est très vulnérable, car des organes essentiels comme le cerveau sont en pleine phase de construction », ajoute-t-elle.

Les personnes atteintes d’autisme présentent souvent des comorbidités, parmi lesquelles l’épilepsie, la dépression, l’anxiété, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, ainsi que des comportements difficiles comme des troubles du sommeil et des automutilations. Le niveau de fonctionnement intellectuel est extrêmement variable et peut aller de la déficience profonde à des capacités cognitives supérieures. Alors que certaines personnes atteintes d’autisme sont capables de vivre en toute autonomie, d’autres souffrent de graves handicaps qui nécessitent des soins et une aide toute la vie durant.