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Dialogue national : Les forces politiques se préparent

May Al-Maghrabi , Mercredi, 29 mars 2023

Le Dialogue national débutera le 3 mai, ont annoncé ses organisateurs dimanche. Un amendement de la loi sur l’Autorité nationale des élections a été soumis au président de la République.

Dialogue national : Les forces politiques se préparent
Le président Sissi a donné une réponse positive à la proposition d’amender la loi sur l’Autorité nationale des élections.

Le conseil d’administration du Dialogue national a soumis dimanche sa première proposition législative au président Abdel-Fattah Al-Sissi, réclamant l’extension de la supervision judiciaire sur les prochaines élections. Selon une déclaration publiée dimanche : « Il existe un consensus au sein du conseil d’administration sur le fait que l’article 34 de la loi sur l’Autorité nationale des élections doit être remis à jour, car il expire en janvier 2024 ». L’article en question stipule que les élections soient supervisées par le pouvoir judiciaire pendant 10 ans à compter de la date d’approbation de la Constitution (2014). La prochaine élection présidentielle doit se tenir à la mi-2024, tandis que les élections législatives se tiendront en 2025. Lundi, le président Sissi a donné une réponse favorable à cette proposition. « J’ai enjoint au gouvernement d’étudier cette proposition et les moyens de la concrétiser », a écrit le président Sissi sur ses comptes officiels sur les réseaux sociaux. L’avocat Tarek Al-Awadi, membre du comité de grâce présidentiel, affirme que la supervision judiciaire est la seule garantie de l’intégrité des élections. « L’absence de contrôle judiciaire ouvre la porte à la fraude », explique Al-Awadi, affirmant que toutes les forces politiques sont d’accord sur cette revendication. Avis partagé par Bahaa Abou-Chouka, sous-secrétaire du Sénat, qui souligne que le contrôle judiciaire des élections rend le scrutin conforme aux normes internationales. « Cet amendement a une grande importance à l’approche des échéances électorales, sachant que l’Autorité nationale des élections, une autorité indépendante formée en vertu de la Constitution de 2014, a fait preuve de compétence et d’intégrité dans la gestion des précédentes élections », affirme-t-il.

Relever les défis

Outre l’amendement de l’article 34, le conseil d’administration a proposé de commencer le Dialogue national le 3 mai, après la fin de la fête d’Aïd Al-Fitr, les fêtes de libération du Sinaï, celle des Pâques et la Fête du travail.

L’appel à un Dialogue national incluant toutes les forces politiques a été lancé le 26 avril dernier par le président Sissi. L’objectif est d’ouvrir un débat sur les défis politiques, économiques et sociaux auxquels le pays est confronté et les moyens de les relever. En septembre 2022, le conseil d’administration avait achevé de choisir les rapporteurs et les rapporteurs adjoints des trois principaux axes du Dialogue (politique, économique, social), ainsi que les 19 sous-commissions. Le président Sissi a déclaré qu’il assisterait à certaines séances du Dialogue national. Les discussions se termineront par des recommandations non contraignantes qui seront envoyées au président, qui décidera ensuite lesquelles doivent être adoptées. Or, on ne sait pas combien de temps durera ce Dialogue.

La fixation d’une date pour le lancement du Dialogue national a été saluée par les forces politiques, car tout retard pris par le Dialogue mettrait en question sa crédibilité. C’est ce qu’estime le député Gamal Fouad, membre du Conseil des députés. Selon lui, l’annonce du début du Dialogue national le 3 mai est une étape très importante. « Le Dialogue national a jusqu’à présent reçu plus de 100 000 propositions de divers citoyens et de diverses forces politiques. On peut s’attendre à un dialogue sérieux et inclusif qui aura des résultats tangibles sur le terrain », pense Fouad.

Pour sa part, le député Tarek Al-Kholi souligne qu’il existe une coopération entre les institutions de l’Etat et les forces politiques pour faire réussir le Dialogue national. « Les Egyptiens attendent les résultats du Dialogue national et espèrent qu’il s’agira d’une feuille de route qui sortira l’Egypte de ses maux, surtout que le pays est confronté aux répercussions de la crise économique mondiale », souligne Al-Kholi, appelant les participants au Dialogue à privilégier l’intérêt national pour parvenir à des recommandations valides. Et d’ajouter que la tenue permanente du conseil d’administration jusqu’au lancement du Dialogue enrichira les discussions.

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