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Rami El-Dokany : Nous visons le retour en force des investisseurs étrangers

Gilane Magdi , Dimanche, 15 janvier 2023

Lors d’une rencontre avec les journalistes la semaine dernière, le président de la Bourse égyptienne, Rami El-Dokany, a annoncé son plan pour l’attraction de nouveaux investisseurs et le lancement de nouveaux produits financiers en 2023.

Rami El-Dokany

Al-Ahram Hebdo : Quels sont vos plans pour offrir de nouveaux titres financiers aux investisseurs via l’introduction de nouvelles entreprises publiques et privées en Bourse en 2023 ?

Rami El-Dokany : D’après le programme gouvernemental d’introduction en Bourse, 4 entreprises publiques ont été cotées l’année dernière et sont prêtes à l’émission aux investisseurs. Trois entreprises sont dans les secteurs de transport et de logiciels, alors que la quatrième est dans le secteur de la bonification agricole. Notre plan inclut également le secteur privé en examinant les secteurs non représentés en Bourse, tels que le tourisme, la technologie et l’énergie renouvelable. Nous tenons des rencontres avec des sociétés du secteur privé opérantes dans ces secteurs pour les inciter à s’inscrire en Bourse au cours de la prochaine période, afin de rendre leur représentation plus significative.

— Quels sont les nouveaux produits financiers qui seront lancés au cours de cette année ?

— La Bourse entend activer cette année le marché des produits financiers dérivés (le produit dérivé est un instrument financier qui prend la forme d’un contrat conclu entre deux parties. Ce contrat définit un échange financier futur qui dépend du prix d’un actif). Nous allons commencer par le lancement de contrats à terme et des options sur les indices EGX30 et EGX70. L’étude de la création de ce marché est déjà terminée et la Bourse est actuellement dans la phase de coordination avec l’Autorité de surveillance financière pour créer prochainement une société spécialisée dans le règlement des opérations d’échange de ces nouveaux produits. La Bourse tient actuellement des discussions avec les investisseurs et les institutions financières afin qu’ils participent à la création de cette nouvelle entité, le but étant de commencer l’échange de ces produits au cours du second semestre de l’année en cours.

— Quels sont les pays à visiter dans le cadre de la campagne de promotion de la Bourse égyptienne en 2023 ?

— Nous commencerons notre campagne de promotion par une visite en Arabie saoudite le mois prochain. De même, il y aura une deuxième visite aux Emirats arabes unis. Notre première visite a été effectuée du 18 au 21 octobre dernier, au cours de laquelle nous avons rencontré 16 des grands investisseurs et fonds d’investissement arabes, ainsi que les responsables de 4 institutions internationales. L’objectif de nos rencontres avec eux était d’explorer leurs opinions concernant les obstacles face à l’investissement sur le marché financier. Selon eux, l’absence d’émission de grandes entreprises en Bourse et la fluctuation de la valeur des devises étrangères restaient les principaux obstacles. Pendant l’année en cours, nous allons poursuivre nos discussions avec les fonds arabes et étrangers en organisant chaque trimestre des conférences téléphoniques pour connaître leurs besoins et leurs problèmes en vue de les résoudre.

— Quelles sont les incitations à présenter par la Bourse en vue d’attirer de nouveaux investisseurs ?

— Les gens attendent que la Bourse mette en place des incitations fiscales, mais cela ne relève pas de l’administration de la Bourse. Nous discutons toujours ce dossier avec les décideurs en leur présentant nos recommandations à propos de ce dossier important. Cependant, l’investisseur au cours de la dernière période voit que la valeur de ses fonds diminue, car il ne met pas son argent dans un bon placement. C’est pourquoi nous constatons que plus d’argent se dirige vers la Bourse égyptienne. L’année 2022 a vu une augmentation significative du nombre d’investisseurs individuels d’environ 117 000 actionnaires, soit une augmentation de 202 % par rapport à l’année précédente. Ce qui est vraiment remarquable, c’est l’augmentation significative des jeunes investisseurs de la tranche d’âge de 16 à 40 ans. Ils se sont montrés très intéressés par l’investissement dans le marché boursier. Cette tendance se poursuivra au cours de la prochaine période. Le plus grand défi sera de renforcer la confiance des investisseurs étrangers pour qu’ils retournent à nouveau en force au marché financier. La réussite du gouvernement à résoudre le problème du marché de change entraînera leur retour au marché financier.

— L’administration de la Bourse avait tenu des réunions avec les institutions gouvernementales pour augmenter leurs participations au marché financier. Quels sont les résultats de ces rencontres ?

— Le volume des fonds investis par les institutions gouvernementales a augmenté comme conséquence directe des réunions continues tenues par l’administration de la Bourse. L’année dernière, la participation de ces institutions au total des échanges sur les actions a augmenté à 47 % contre 32 % en 2021, soit une valeur totale de 22,7 milliards de L.E. en 2022 contre 4,4 milliards en 2021. Nous espérons que ces chiffres augmenteront au cours de la prochaine période. Nous proposerons de nouveaux produits compatibles avec la nature de ces institutions. Par exemple, le produit de vente à découvert (short selling), une fois restructuré, conviendra à de nombreuses institutions qui souhaitent conserver leurs actions.


La Bourse cherche à attirer les sociétés privées des secteurs du tourisme, de la technologie et de l’énergie renouvelable. (Photo : Reuters)

— Quel est le plan de la Bourse pour émettre de nouveaux indices en 2023 ?

— Dans le cadre de la stratégie boursière d’offrir des produits compatibles avec les besoins du marché, une étude est en cours pour supprimer certains indices et en restructurer d’autres. Afin de donner une image fidèle du marché, la Bourse étudie actuellement la création d’un nouvel indice compatible avec la loi islamique. Le but étant de répondre aux demandes des investisseurs et des fonds d’investissement souhaitant investir dans des instruments financiers compatibles avec la charia.

— Comment évaluez-vous la performance de la Bourse au cours de l’année écoulée, qui était très difficile pour l’économie égyptienne ?

— L’année dernière, la Bourse égyptienne est passée par deux phases : la première était caractérisée par une forte récession pendant laquelle l’indice de la Bourse EGX30 avait chuté de 32 % au cours de la première moitié de l’année. La deuxième phase, qui a commencé à la seconde moitié de l’année, était marquée par une forte performance pendant laquelle l’indice boursier a augmenté de 69 %, passant de 8 600 points en juillet à 14 500 points le 29 décembre. Le taux de croissance de la Bourse était le plus élevé dans le monde arabe, puisque l’indice EGX30 a augmenté de 22,2 % sur toute l’année.

De même, la Bourse égyptienne est arrivée en troisième position en 2022 après celles d’Arabie saoudite et d’Abu- Dhabi, avec un total d’échanges de 59 milliards de dollars. Au niveau de la valeur quotidienne des échanges, le montant a augmenté au cours des trois derniers mois à 3 milliards de L.E. contre 500 000 L.E. auparavant. Nous sommes vraiment optimistes du fait que cette tendance ascendante se poursuivra au cours de cette année.

— Qu’en est-il de l’émission de certificats de carbone ?

— Nous travaillons avec les pays occidentaux et les pays africains pour terminer la cotation des certificats de carbone. Nous serons dans une position avancée par rapport à nos marchés voisins. L’administration de la Bourse vise à ce que l’Egypte devienne le principal centre d’échange de certificats de carbone en Afrique, dans le but d’aider les entreprises à réduire leurs émissions et à délivrer directement des certificats de carbone pour des projets. Il est prévu que l’échange de ces certificats aura lieu pendant le quatrième trimestre de l’année.

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