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PERSPECTIVES 2023 : Dialogue national : Place aux débats

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 21 décembre 2022

Après huit mois de préparation, la première session officielle du Dialogue national doit se tenir début 2023. Un dialogue qui retrace la vie politique égyptienne et contribue à contrer les défis politiques, économiques et sociaux auxquels fait face le pays.

Dialogue national : Place aux débats

L’appel du président Abdel-Fattah Al- Sissi à un Dialogue national continu entre toutes les catégories de la société égyptienne, le 26 avril 2022, a redynamisé la vie politique. Les réunions se poursuivent en vue d’apporter les dernières retouches avant le lancement officiel du Dialogue national début 2023, faisant de ce nouvel an un nouvel essor pour la vie politique égyptienne. « Le début des sessions du Dialogue national aura lieu dans quelques semaines », a assuré le coordinateur général du conseil d’administration du Dialogue national, le journaliste et écrivain Diaa Rashwan.

Huit longs mois de préparation se sont écoulés, au cours desquels un travail acharné a rassemblé sous un seul toit 50 experts, 84 partis politiques, des personnalités publiques de premier plan, d’anciens politiciens, parlementaires, professeurs d’université et membres de différentes ONG, et même certaines figures de l’opposition. Ceux-ci travaillent collectivement pour faire réussir le dialogue qui vise à discuter des défis qu’affronte le pays et des moyens de les surmonter. Ils ont travaillé sur l’élaboration de la réglementation interne du dialogue et du code de conduite des sessions. Les membres du conseil d’administration du Dialogue national ont également achevé la sélection des rapporteurs et rapporteurs adjoints pour les trois axes du dialogue, à savoir politique, économique et social, ainsi que la formation des sous-comités à chacun de ces axes, pour les traiter de manière approfondie et détaillée.

Concernant l’influence du lancement du Dialogue national sur la scène politique en Egypte, le politologue Ayman Abdel-Wahab, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al- Ahram, explique que même avant son lancement officiel, le dialogue a eu ses répercussions positives en ravivant la vie politique en Egypte. « Depuis des années, l’Egypte n’a pas témoigné d’une telle activité politique. La diversité des courants politiques, la longue période de préparation détaillée et bien organisée, l’entente sur les axes prioritaires de ce dialogue, mais surtout les dizaines de dialogues communautaires visant à faire intégrer toutes les catégories sociales de la rue égyptienne, dans tous les gouvernorats, autant de facteurs très positifs qui contribuent à une activité politique tant recherchée », explique Abdel-Wahab. Et d’ajouter que « pour la première fois nous avons affaire à un dialogue réel non seulement fondé sur la vision de l’élite politique mais aussi incluant toutes les catégories de la société, y compris les forces de l’opposition ».

Un travail collectif et intégral

Pour le politologue, la réussite de cette première phase du dialogue représente un premier défi accompli. « Avec la nouvelle phase officielle, un nouveau défi s’impose. Il s’agit de savoir comment gérer le dialogue, pour traiter tous les défis en question de manière à parvenir à des recommandations concrètes qui reflètent les besoins des citoyens et qui expriment leurs revendications. Les citoyens ne ressentiront pas l’efficacité de ce dialogue sauf s’ils y trouvent des solutions à leurs priorités », souligne le politologue. « Il faut absolument que tous les comités travaillent ensemble de manière intégrale pour faire face aux défis persistants. Les volets, que ce soit politique, économique ou social, ne sont pas en état de concurrence mais doivent traiter tous les problèmes de manière intégrale pour parvenir aux résultats concrets exigés. Par exemple, un problème comme l’explosion démographique ne peut pas être traité séparément via l’axe social, mais ce problème doit également être traité en termes des volets économique et politique, puisque le principal objectif de ce dialogue c’est de présenter une vision globale pour la résolution des défis. La réussite de cette première version du dialogue est devenue l’un des principaux objectifs de l’année 2023 », conclut-il.

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