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CIFF : Une cuvée qui s’annonce spéciale

Yasser Moheb , Mercredi, 09 novembre 2022

Avec une nouvelle direction, la 44e édition du Festival international du film du Caire (CIFF), qui se tient du 13 au 22 novembre courant, présente 97 films en provenance de 52 pays, de nombreuses activités et des premières mondiales. Présentation.

CIFF : Une cuvée qui s’annonce spéciale
Le président du festival, la star Hussein Fahmi.

Avec 97 films de 52 pays au programme, 34 premières mondiales, régionales et arabes, une présence arabe toujours marquante, mais avant tout avec une nouvelle direction et une sélection captivante, cette édition du Festival international du film du Caire (CIFF) 2022 promet déjà toute une gamme colorée d’activités. Au menu cette année 79 longs métrages, 18 courts métrages, en plus de 10 films classiques, avec 30 films dans leurs premières internationales, contre 57 premières au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les listes des différentes sections offrent une grande part du nouveau du cinéma mondial.

La compétition internationale comprend cette année 14 films signés par de célèbres réalisateurs, dont le film égyptien 19 B du jeune réalisateur Ahmad Abdallah Al-Sayed, dans une première mondiale, et dont les événements tournent autour d›un gardien menant une vie calme dans une villa abandonnée et délabrée. La vie du gardien et le sort de la maison, qu’il considère comme la sienne, se trouvent bouleversés après la visite d’un jeune homme.

Toujours à la compétition officielle figurent les longs métrages L’Astronaute du réalisateur français Nicolas Giroud, Something I Said Last Night (quelque chose que j’ai dit hier) de Louis de Phillips, Things Not Said (des choses innées) d’Eleonora Vininova, Tinnitus de Gregorio Graz Yossi et I Don›t Want to Become Dust (je ne veux pas devenir poussière) d’Ivan Lewinnerg.

Du Canada, Little Vandals (petits vandales), réalisé par Sheila B., se déroule dans les années 1980. Quatre adolescentes se réunissent pour tenter de reprendre possession d›une maison de campagne pour échapper à leur vie troublée. D'Ukraine, citons le film Victime du réalisateur Michel Blasco, qui raconte l’histoire d’une immigrée ukrainienne, Irina, qui vient de perdre son fils dans un acte de discrimination, ce qui pousse toute la ville à aider sa mère, tout en dénonçant les agissements de ses voisins qui sont soupçonnés d'avoir commis le crime, mais bientôt une autre vérité commence à faire surface.


Le comédien égyptien Sayed Ragab.

L’Île du pardon du réalisateur tunisien Ridha Behi, sélectionné parmi les oeuvres de la compétition et qui témoigne de sa première mondiale au Caire, met la lumière sur le problème de la cohabitation entre les différentes communautés dans la Tunisie des années 1950, tout en offrant une nouvelle approche de la question du «  vivre-ensemble » et de la tolérance dans notre époque.

Alors que dans le film polonais Bread and Salt (du pain et du sel) de Damien Coker, le spectateur suivra l’histoire d’un jeune pianiste qui retourne dans sa ville natale pour les vacances, une ville qui a un nouveau point de rencontre pour les jeunes.

Quant au film L’Amour selon Dalva, réalisé par Emmanuel Nico, il raconte l’histoire de Dalva, qui vit seule avec son père. Mais, une nuit, la police fait irruption dans leur maison et l'emmène dans une maison de retraite, où elle découvre peu à peu que l'amour qu›elle portait à son père n'était pas si profond comme elle le croyait. Du Japon, citons le film Someone (quelqu’un) du réalisateur Kei Ishikawa. Ses événements ont lieu après que Rey retrouve l'amour avec Disuki, qui meurt dans un accident tragique, pour que celle-ci découvre qu›il n›est pas le mari qu'elle croyait et essaie alors de découvrir la véritable identité de son défunt mari.


Le Lifetime Achievement Award à la star égyptienne Lébléba.

Participe également le film Blind Willow : Sleeping Woman de Pierre Folds, basé sur le roman éponyme de l'écrivain japonais Haruki Murakami, et dont les événements se déroulent dans la capitale japonaise, Tokyo, quelques jours après le fameux tremblement de terre qui a eu lieu en 2011.

De son côté, Butterfly Vision (vision de papillon), réalisé par Maxim Nakonichny, tourne autour de Lilia, une spécialiste ukrainienne dans le domaine de l’aviation, qui revient au sein de sa famille après avoir passé plusieurs mois en prison, mais le choc de ces mois d’incarcération la conduit à mener une vie tout à fait bouleversée.

Une belle participation arabe

Quant à la compétition Horizons du cinéma arabe, elle comprend entre autres 8 titres, à savoir : Loin du Nil de Chérif Al-Qatcha, une coproduction entre l’Egypte et les Etats-Unis, Horéya de Mounia Midor, Jalal Al-Dine du réalisateur marocain Hassan Benjelloun, le film syrien Les Oubliés du réalisateur Joud Saïd, Le Pays de l’illusion de Carlos Chahine, la production qataro-libanaise Barakat Al-Arous de Bassem Berich et le film algérien La Famille de Merzak Allouache.

Dans le cadre de la compétition de la Semaine de la critique, un groupe de films est projeté pour la première fois au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont I Have Electric Dreams (j’ai des rêves électriques), réalisé par Valentina Morell, racontant l’histoire d’une adolescente qui vit avec sa mère et aspire à déménager pour retrouver son père, vivant tout loin d'elles. Accrochée à son père, alors qu'il vit une crise de la quarantaine, elle essaie de rester en équilibre entre la tendresse de son adolescence et la fermeté de la vie des adultes.


La réalisatrice japonaise Naomi Kawase.

Un groupe de films arabes participe également à la Compétition des courts métrages, dont le film soudanais Tinning (étamage) réalisé par Mohamad Fawi, le film libanais Birds Migrated from Beirut (oiseaux émigrés de Beyrouth) de Khalil Dreyfus Zaarour et Hamza: je poursuis un fantôme qui me poursuit, réalisé par Ward Kayyal, en plus d'un certain nombre de films égyptiens dont L’Interview du réalisateur Hind Metwalli, Mama de Naji Ismaïl, Mon amie de Kaoussar Younès et Jeux de Satan de Decil Makhjian.

Un jury aux diversités enrichissantes

Succédant au célèbre réalisateur serbe Emir Kusturica, l’éminente réalisatrice et écrivaine japonaise Naomi Kawase a été choisie pour présider le comité du jury de cette 44e édition du CIFF. Le président du festival, la star Hussein Fahmi, a vivement salué la participation de Kawase, soulignant que sa présence à la tête du jury de la compétition internationale est un atout assez précieux, vu sa carrière distinguée et la grande expérience dont elle jouit et qui lui a permis d’obtenir des prix prestigieux des grands festivals internationaux. Participent avec elle au jury de la compétition officielle la directrice de la photographie égyptienne Nancy Abdel-Fattah, l›actrice indienne Swara Bhaskar, le compositeur musical égyptien Ragueh Daoud, l›actrice italienne Stefania Cassini, le réalisateur mexicain Joaquin Del Paso et l›acteur français Samir Qawasmi. Tandis que le jury de la section la Semaine internationale de la critique comprend l›écrivain anglais Ben Sharrock, le jeune acteur égyptien Karim Kassem et la critique française Hoda Ibrahim.

Quant au jury de la section Horizons du cinéma arabe, il comprend l›acteur libanais Michel Kammoun, la productrice tunisienne Moufida Fadela, la créatrice de vêtements égyptienne Rim Al-Adl, le scénariste égyptien Ahmed Amer et l›actrice franco-tunisienne Rim Turki.

Finalement vient le jury du Prix du meilleur film arabe, renfermant l›acteur égyptien Ahmed Magdy, la programmatrice polonaise Dorota Lech et l›actrice libanaise Nour.

Hommages

Le Festival international du film du Caire décerne cette année son prestigieux Lifetime Achievement Award à la star égyptienne Lébléba. Ce prix célèbre la vaste carrière de Lébléba qui a commencé à l’âge de 5 ans en tant qu’actrice prodige qui était surtout connue pour avoir imité les célébrités de manière sarcastique. Son répertoire solide comprend plus de 200 chansons et plus de 60 films, séries télévisées et pièces de théâtre, et depuis les premières années de son parcours professionnel, Lébléba a consacré sa vie à l’industrie cinématographique à travers son travail polyvalent.

Un autre hommage tant important que mérité, celui rendu par le CIFF cette année au grand réalisateur hongrois Béla Tarr, auquel le festival consacrera également un Master Class ayant pour titre L’Exploration du langage du cinéma, et qui vient de s’ajouter à une autre Leçon de cinéma qui sera donnée par la réalisatrice japonaise Naomi Kawase.

Bref, plein d’activités, de projections et de débats très cinéphiliques, à ne pas rater.

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