Deux jours après la disparition d’Elizabeth II, son fils Charles III a été officiellement proclamé roi samedi 10 septembre. La cérémonie, télévisée pour la première fois, a eu lieu au palais Saint-James en présence de la nouvelle reine consort Camilla, du nouvel héritier du trône William, de la première ministre, Liz Truss, et de plusieurs de ses prédécesseurs. Dans son discours, le roi Charles III s’est dit « profondément conscient » des « devoirs et lourdes responsabilités » liés à ses nouvelles fonctions, prêtant serment devant le Conseil d’accession qui venait de le proclamer monarque. Rarement un roi aura attendu aussi longtemps pour accéder au trône. Agé de 73 ans, il ne restera certainement pas aussi longtemps roi que sa mère fut reine. Surtout, il aura la lourde tâche de succéder à une monarque très populaire, respectée pour son sens du devoir et pour avoir préservé la monarchie au fil de son règne historique. « Le règne de ma mère a été inégalé dans sa durée, son dévouement et sa dévotion (…). Je suis profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis », a d’ailleurs déclaré Charles III. Ce dernier est également le monarque britannique le plus âgé au début de son règne et reste infiniment moins populaire que sa mère (en 2021, il jouissait d’une popularité de 61 % contre 82 % pour Elizabeth II), qui avait su maintenir le prestige de la monarchie, ne donnant aucune interview et gardant ses opinions pour elle. Le roi Charles III va donc sans doute imprimer un style très différent rompant avec la neutralité de la reine Elizabeth II.
Une chose est sûre, si Charles III se voit confier la couronne de la monarchie britannique, à un moment où son image a été redressée depuis les déboires des années 1990, il n’aura sans doute ni l’aura ni le charisme de sa mère. Au point que pour certains analystes, l’arrivée de ce nouveau roi pose une série de questions sur l’avenir même de la monarchie britannique.
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