
Les nouveaux vaccins ciblent spécifiquement le variant Omicron et ses lignages. (Photo : AFP)
Le régulateur européen des médicaments (EMA), son homologue britannique, ainsi que les autorités sanitaires américaines ont tous approuvé la semaine dernière la nouvelle génération du vaccin contre le Covid-19. Les nouveaux vaccins ont été développés par Pfizer/BioNTech et Moderna, en vue d’une campagne de rappel cet hiver pour parer à une éventuelle nouvelle vague.
Les vaccins actuellement en circulation étaient pour le moment basés uniquement sur la souche initiale du virus apparue pour la première fois en Chine en 2019, mais ils se sont peu à peu révélés moins efficaces contre les variants apparus au fil du temps, à cause de l’évolution rapide du virus. Les nouvelles versions de vaccins anti-Covid, dits bivalents, ciblent à la fois la souche originelle du coronavirus, et plus spécifiquement le variant Omicron et ses lignages. Ce dernier est largement majoritaire aux Etats-Unis et en Europe depuis le mois de juin dernier, et les scientifiques voient mal quel variant pourrait le remplacer à court terme.
Le feu vert du régulateur européen concerne les nouveaux vaccins de Moderna et de Pfizer/BioNTech adaptés au sous-variant BA.1. Dans un second temps, à l’automne mais à une date encore indéterminée, les autorités sanitaires européennes auront à se prononcer sur les vaccins adaptés à BA.4 et BA.5. L’EMA pourrait choisir d’attendre d’avoir davantage d’informations pour se prononcer. « D’autres vaccins adaptés incorporant différents variants, tels que les sous-variants Omicron, BA.4 et BA.5, sont en cours d’examen par l’EMA ou seront soumis prochainement et, s’ils sont autorisés, ils viendront étendre encore l’arsenal de vaccins disponibles », a précisé l’agence européenne la semaine dernière. « Les effets secondaires observés avec les vaccins adaptés sont comparables à ceux observés avec les vaccins originaux et sont généralement légers et de courte durée », a-t-elle tenu à souligner.
Les Etats-Unis, eux, ont préféré « enjamber » l’étape BA.1, afin que les produits utilisés ciblent la souche dominante du virus et soient potentiellement encore plus efficaces. Ainsi, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a donné son feu vert à l’utilisation des vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna adaptés à Omicron BA.4 et BA.5.
Cette rapidité d’autorisation comporte une contrepartie : les essais cliniques chez l’homme n’ont pas encore pu être réalisés pour ces candidats vaccins adaptés à BA.4/5, donc on manque de données précises confirmant leur gain d’efficacité. Ils « devraient apporter une protection accrue contre le variant Omicron », estime la FDA, qui s’est notamment basée sur les données cliniques des vaccins précédents. Les deux vaccins actualisés sont autorisés pour une dose de rappel, dès 12 ans pour celui de Pfizer, et à partir de 18 ans pour celui de Moderna, a précisé la FDA. Les rappels actualisés pourront être faits à partir de deux mois après avoir reçu une dose précédente (rappel ou vaccination initiale). Le dosage est de 30 microgrammes pour Pfizer et 50 microgrammes pour Moderna. « Une nouvelle vague est attendue lorsque nous passerons davantage de temps en intérieur, cet automne et cet hiver », a averti Robert Califf, patron de la FDA, indiquant qu’il s’agissait d’anticiper cette hausse des contaminations.
Les vaccins existants restent efficaces
Omicron et ses sous-variants ont été dominants tout au long de 2022, prenant rapidement la place des variants précédents Alpha et Delta. Les sous-variants BA.4 et BA.5 sont notamment responsables d’une vague de nouveaux cas en Europe et aux Etats-Unis ces derniers mois. Tous les variants d’Omicron ont tendance à avoir une évolution plus bénigne de la maladie car ils s’installent moins dans les poumons et davantage dans les voies nasales supérieures, provoquant des symptômes tels que fièvre, fatigue et perte d’odorat.
Mais les autorités sanitaires martèlent que l’efficacité de la première génération de vaccins n’est en aucun cas remise en question par ce changement de souche. « Ce que nous faisons ici est ce que nous faisons chaque année pour le vaccin contre la grippe », a insisté Peter Marks, de la FDA, tout en soulignant que les nouveaux vaccins pourraient notamment aider à protéger contre le « Covid long », qui touche tous les âges.
Ainsi, les gens « ne devraient pas attendre un vaccin spécifique », a déclaré le chef de la stratégie vaccinale de l’EMA, Marco Cavaleri, rappelant que les vaccins existants devraient protéger les populations contre les formes graves de la maladie.
La plupart des gens recevront les vaccins originaux, toujours capables de protéger contre la forme grave de Covid-19 et la mort, même s’ils sont moins efficaces pour empêcher une contamination, a-t-il expliqué. Par ailleurs, il n’est pas exclu qu’émergent cet hiver de nouveaux variants plus proches des sous-variants antérieurs d’Omicron, actuellement largement dépassés par les lignages BA.4 et 5.
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