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Le Caire au coeur des concertations régionales

May Al-Maghrabi , Mercredi, 29 juin 2022

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a effectué, lundi et mardi, une tournée régionale qui l’a mené à Oman et à Bahreïn. L’Egypte mène des concertations interarabes avant le sommet araboaméricain de Djeddah en Arabie saoudite, prévu à la mi-juillet.

Le Caire au coeur des concertations régionales
Le président Sissi a discuté, lundi 27 juin avec le sultan Bin Tarek au palais présidentiel d’Al-Salam à Oman, des relations bilatérales et des dossiers régionaux.

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est rendu, lundi 27 juin, à Oman dans le cadre d’une tournée dans la région du Golfe qui inclut aussi Bahreïn. Selon le communiqué de la présidence, la tournée du président Sissi s’inscrit dans le cadre des consultations avec les dirigeants arabes avant la visite du président américain, Joe Biden, en Israël et en Arabie saoudite mi-juillet. Les négociations avec le sultan d’Oman, Haitham Bin Tarek, et le roi de Bahreïn, Hamad Bin Issa Al Khalifa, ont porté sur le renforcement des relations avec l’Egypte ainsi que sur les dossiers régionaux et internationaux.

Lundi, c’est en grande pompe que le président Sissi a été accueilli à Oman par le sultan Haitham Bin Tarek lors d’une cérémonie officielle au palais d’Al-Alam dans la capitale omanaise, Mascate. C’est la première visite du président Sissi à Oman depuis l’accession du sultan Tarek au pouvoir. Les deux leaders ont tenu une séance de négociations élargie en présence des délégations des deux pays. « Les relations bilatérales et les questions régionales et internationales d’intérêt commun ainsi que les moyens de protéger la sécurité nationale arabe et faire face aux tentatives de déstabilisation et d’ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes ont été au menu des pourparlers entre les deux dirigeants », explique le communiqué de la présidence. Louant les relations étroites entre l’Egypte et Oman, le sultan Tarek a exprimé la volonté de son pays de renforcer les cadres de coopération avec l’Egypte dans divers domaines en augmentant les investissements omanais en Egypte et en exploitant les opportunités d’investissement. De son côté, le président Sissi a exprimé sa volonté de diversifier les cadres de coopération avec le sultanat d’Oman dans les domaines politique, sécuritaire, économique et commercial. Mardi, le président Sissi s’est rendu à Bahreïn pour des entretiens avec le roi de Bahreïn, Hamad Bin Issa Al Khalifa.

Coordination arabe

La tournée a une importance particulière à l’approche du sommet arabo-américain qui réunira 9 pays arabes avec les Etats-Unis pour négocier une nouvelle formule de sécurité dans la région, indique le politologue Hassan Salama, spécialiste des relations internationales. Il souligne que l’Egypte entretient des relations solides avec Bahreïn et Oman. « Le contexte régional et international actuel comprend de nombreux défis, dont les répercussions de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et le secteur de l’énergie, la menace iranienne, mais aussi une probable tentative de Washington d’imposer ses règles au Moyen- Orient. D’où l’importance de cette tournée du président à Oman et à Bahreïn, deux pays qui ont des relations avec l’Iran et qui partagent avec l’Egypte une approche modérée favorisant les solutions politiques des crises régionales », explique Salama. Selon lui, les contacts en cours entre les pays de la région visent à unifier les visions sur les moyens de protéger la sécurité nationale arabe et à faire face aux défis. « Vu son rôle axial, Le Caire orchestre ces consultations pour unifier les visions sur plusieurs dossiers, dont la proposition controversée des Etats-Unis de créer un Otan arabe incluant Israël, pour défendre la région contre la menace iranienne. Le Caire avait rejeté cette proposition parce qu’elle s’oppose au principe même d’adhérer à des coalitions militaires. Les contacts interarabes peuvent plutôt déboucher sur un accord sur la création d’une force arabe commune. Il est aussi important d’affirmer le refus des ingérences régionales et internationales dans les affaires de la région et d’élargir la coopération entre les pays arabes. Des dossiers importants qui détermineront l’avenir de la région », conclut le politologue.

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