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Kharga, le tourisme à multiples facettes

Dalia Farouq , Mercredi, 22 juin 2022

L’oasis de Kharga, au gouvernorat de la Nouvelle Vallée, veut relancer le tourisme à travers l’environnement, joignant ainsi l’historique à l’écologique.

Kharga, le tourisme à multiples facettes
Al-Bagawate, l’une des plus anciennes nécropoles chrétiennes au monde.

Un atout touristique vient de s’ajouter aux avantages de l’oasis de Kharga, capitale du gouvernorat de la Nouvelle Vallée (Al-Wadi Al-Guédid). Cette ville du sud-ouest de l’Egypte, connue pour ses sites historiques incomparables, a été déclarée cette semaine ville verte et amie de l’environnement. Située à 600 kilomètres du Caire dans le Désert occidental, l’oasis de Kharga possède des sources d’eaux sulfuriques, ainsi que des dunes de sable doré et des palmiers géants, en plus de nombreux temples et nécropoles remontant à différentes époques de l’histoire de l’Egypte. Aujourd’hui, Kharga joint le tourisme culturel au tourisme écologique, un programme unique. Selon Magdi Sadek, membre de la Chambre de tourisme, la dimension environnementale est très importante à l’heure actuelle en matière de tourisme. Les tour-opérateurs, ainsi que les touristes optent de plus en plus pour les destinations vertes, amies de l’environnement, afin d’y programmer leurs voyages. C’est un élément important qui fait la différence entre une destination et une autre. « Aujourd’hui, Kharga est une superbe région d’attraction touristique, historique et écologique. Elle offre des sites historiques dans un environnement sain, des terres verdoyantes, des puits et des sources sulfuriques, ainsi que de nombreux sites archéologiques », se félicite Sadek.

La ministre de l’Environnement, Yasmine Fouad, avait déclaré que le choix de Kharga comme ville verte répond à un certain nombre de conditions, notamment son emplacement loin de la pollution, son système sûr de recyclage et d’élimination des déchets, ainsi que l’expansion de la culture des arbres et des espaces verts.

Richesses archéologiques


Le temple d’Al-Ghoeita construit dans le style romain.​

En fait, cette oasis compte plusieurs sites archéologiques dont six sont actuellement ouverts à la visite. Le plus important est le temple d’Hibis, dédié au dieu Amon d’Hibis, situé à environ 2km au nord de l’oasis, et qui remonte à l’époque du roi Psématique. C’est le temple égyptien le plus grand et le mieux conservé de Kharga. Il est également la seule structure en Egypte datant de la période saïte-perse (664-404 av. J.-C). Un kilomètre plus loin, au nord-ouest du temple d’Hibis, s’étend l’une des plus anciennes nécropoles chrétiennes au monde, celle d’Al-Bagawate, avec 263 chapelles en brique crue, de style romano-byzantin, décorées de pilastres et de niches et placées au-dessus des tombes familiales. Elles ont été érigées entre le IVe siècle et la fin du VIIe siècle. Ces chapelles à coupoles en brique crue entourent une église construite vers le IVe siècle.

Plus au sud, se dresse le temple-forteresse de Qasr Al-Douch, l’antique Kysis, construit à l’époque romaine. C’est un admirable complexe architectural religieux, civil et militaire. Ce sont là les vestiges romains les plus remarquables de la région. A l’époque romaine, Kharga était un centre important d’activités diverses, raison pour laquelle il y existe aujourd’hui de nombreux vestiges remontant à cette époque. En fait, Kharga était la dernière station sur la route de Darb Al-Arbaïne (route des quarante jours), une route commerciale qui partait du Soudan et sillonnait l’Afrique de l’Est. Au nord-ouest de l’oasis de Kharga, se trouve aussi le temple d’Al-Nadoura. Construit sous le règne de l’empereur Hadrien en l’an 138, ce temple est dédié au dieu Amon. Situé sur une haute colline, il offre une vue panoramique de l’oasis avec ses bâtiments, ses dunes et ses palmeraies verdoyantes. Grâce à sa hauteur, Al-Nadoura servait à protéger l’oasis contre les invasions étrangères. A Kharga se trouve aussi le temple d’Osiris, datant du Ier siècle ap. J.-C. Très bien préservé, ce temple mérite également une visite.


Le temple d’Hibis à l’oasis de Kharga.

Le musée de la Nouvelle Vallée se trouve aussi à Kharga. Il abrite 4087 antiquités datant de la période prédynastique jusqu’à l’époque de la dynastie alaouite. Ce musée raconte l’histoire de l’Egypte Ancienne dans cette région importante, puisqu’elle était considérée comme la première ligne de défense du pays contre les attaques venant du sud et de l’ouest.

Quant aux hôtels de Kharga, ils sont amis de l’environnement puisqu’ils sont dans la plupart construits de matériaux naturels qui respectent l’environnement. La plupart de ces hôtels utilisent l’énergie solaire. En outre, ils sont construits dans le style Hassan Fathi. Il s’agit d’un ensemble de petits bâtiments aux plafonds voûtés pour assurer une bonne aération des édifices. « Le fait que Kharga est devenue une ville verte pourrait nous aider dans la promotion du tourisme dans tout le gouvernorat de la Nouvelle Vallée, qui compte trois autres oasis qui ne manquent pas de beauté, surtout que cette annonce intervient après le rétablissement des vols réguliers d’Egyptair vers l’oasis de Kharga en février dernier », conclut Magdi Sadek.

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