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Il était une fois …

Nada Al-Hagrassy , Mercredi, 16 mars 2022

Alors que le ministère des Affaires étrangères célèbre son centenaire, son histoire remonte à plus loin. Historique.

Il était une fois  …

L’histoire du ministère des Affaires étrangères remonte à 1818, lorsque Mohamad Ali a ordonné à Bagous bey Youssefian, un Egyptien d’origine arménienne, d’assumer le rôle de traducteur au cours des rencontres qu’il tenait avec les étrangers. Il lui a demandé aussi d’être en contact direct avec les représentants des communautés étrangères résidentes en Egypte, grâce à sa parfaite connaissance des langues étrangères. Il l’a également chargé de traiter les affaires avec « Bahr Bara », terme qui désignait les pays étrangers à l’époque. « Parmi les affaires dont fut chargé Bagous bey, fut le recrutement, en 1823, de deux médecins américains pour examiner les Soudanais qui joignaient l’armée égyptienne », explique l’historien Younane Labib Rezq dans son encyclopédie sur le début du ministère des Affaires étrangères. En 1826, l’Egypte a voulu construire deux bateaux de guerre à Marseille et en 1827, elle a voulu la même chose de l’Angleterre. L’accomplissement de ces deux missions exigeait la présence des représentants de l’Egypte dans ces capitales. Ainsi furent nommés Sadeq effendi comme représentant à Londres et le général Lee Ron à Paris.

En 1837, Mohamad Ali a promulgué la loi du « Siastenama », qui régit le travail au sein du gouvernement. Selon cette loi, le travail du gouvernement a été divisé en sept iwans dont le plus important fut celui de Bagous bey consacré aux relations extérieures. C’est ainsi que fut créé l’ancêtre du ministère des Affaires étrangères et fut géré par son tout premier « ministre » Bagous bey, jusqu’à son décès en 1844.

En 1875, le khédive Ismaïl a chargé Noubar Nobaryan, neveu de Bagous bey, du Nizaret Al-Kharguiya. Dans sa lettre de nomination adressée à Noubar pacha, le khédive Ismaïl a dit : « L’Egypte considère le traitement de sa relation avec les étrangers comme l’une des affaires les plus délicates et importantes. C’est pourquoi Nizaret Al-Kharguiya doit être l’une des plus importantes du gouvernement ». Ce qui montre bien l’importance croissante qu’occupe cette affaire pour l’Egypte de l’époque, surtout que le projet de sa modernisation bat son plein. Il est à noter que tous les chargés des relations extérieures étaient d’origine arménienne. Et ceci a duré jusqu’à la déclaration du protectorat britannique sur l’Egypte en 1914. La déclaration du protectorat britannique a porté un coup dur pour les affaires étrangères. Parce que l’occupant a anéanti son indépendance et a soumis la gestion des relations extérieures de l’Egypte aux directives de son haut-commissaire. Cet état de chose a duré jusqu’à 1922. C’est grâce à la Déclaration du 28 février qu’a été mis terme du moins théoriquement au protectorat britannique. Ainsi fut nommé Abdel-Khaleq Sarwat pacha comme ministre des Affaires étrangères, le 15 mars 1922. Cette date célèbre le ministère des Affaires étrangères sous le nom du « Jour du diplomate ».

Dès 1922 et au cours de 100 ans, 45 éminentes personnalités ont occupé le poste du ministre des Affaires étrangères. Certains d’entre eux ont combiné le poste de ministre des Affaires étrangères et de premier ministre en même temps. Cet état de chose fut monnaie courante avant 1952. Dès lors, la plupart des personnes qui avaient occupé ce poste ont évolué au sein du ministère et monté l’échelle administrative jusqu’à arriver là.

Par ailleurs, c’est après la signature de l’accord de 1936 et après l’échange des ambassadeurs entre l’Egypte et l’Angleterre au niveau d’ambassadeur que la porte fut ouverte devant les autres pays d’élever le niveau de leurs représentants au Caire au même niveau. Il en fut de même pour les représentants de l’Egypte à l’étranger qui ont acquis le droit de porter le titre d’ambassadeur.

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